Loto du patrimoine : un accélérateur de rénovations ou un simple "coup de communication" ?

Les 100 projets départementaux portés lors de la septième édition du loto du patrimoine ont été révélés ce lundi 2 septembre. Sur le moment, ces nouvelles sources de financement font le bonheur des porteurs de projets. Mais quel bilan, un an après ? Faisons le point en Bourgogne.

C'est un coup de fil que de nombreux porteurs de projets souhaitent recevoir. Ce lundi 2 septembre, la Fondation du patrimoine dévoile les 100 projets départementaux retenus dans le cadre de la septième édition du loto du patrimoine. Cet événement permet, chaque année, de récolter des dizaines, voire des centaines de milliers d'euros pour des rénovations.

Cet appel, Michel Brun s'en souvient bien. Cet architecte à la retraite est le président de l'Association de sauvegarde du patrimoine de Donzy-le-Pré (Nièvre). Depuis sa création en 2012, l'association se bat pour que l'église abbatiale de la ville soit rénovée. "C'est un monument historique de premier ordre, classé depuis 1840. Il était tombé en décrépitude, c'est dramatique," explique-t-il.

Restructuration du cimetière, rénovation de la façade occidentale et de son fameux tympan, ou encore du parvis : de nombreux travaux sont nécessaires, et cela coûte cher. "Au total, trois millions d'euros," estime-t-il. Une somme que la petite commune de Donzy-le-Pré, 1 558 habitants en 2021, ne peut se permettre de sortir.

Elle a donc confié la maîtrise d'ouvrage à l'association, ce qui lui a permis de déposer le dossier auprès de la Fondation du patrimoine. "En septembre 2023, nous avons eu la chance d'apprendre la bonne nouvelle," lance Michel Brun. Au total, 155 000 € leur ont été attribués pour rénover le tympan de l'église, jugé exceptionnel par les experts du patrimoine.

Des travaux qui commencent bientôt

Une somme considérable, et ce n'est pas tout. À la suite de cette décision, la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) leur a accordé un budget plus élevé pour réaliser ces travaux. Surtout, ce coup de projecteur attire les visiteurs et les donations. "On attend une réponse pour une subvention de la région. Si elle est positive, les travaux pourront commencer en janvier 2025," explique-t-il.

Ils doivent coûter entre 600 000 et 630 000 euros. Surtout, cette première phase de travaux pourrait en ouvrir une deuxième, qui, elle, permettrait de "rénover l'édifice entier." Mais, pour cela, le président de l'association espère recevoir plus de dons. Il participera d'ailleurs à une soirée de remise de prix des lotos du patrimoine, le 5 octobre prochain, à Paris.

La cathédrale Saint-Vincent de Mâcon (Saône-et-Loire) est un autre monument historique sélectionné pour le loto du patrimoine. Sa rénovation doit coûter six millions d'euros, avec des aides attendues de l'État, de la région et du département.

Pour l'heure, les travaux n'ont pas encore débuté. Hervé Reynaud, deuxième adjoint chargé de la culture et du patrimoine historique de la ville, l'assure : "ils devraient commencer au cours du premier trimestre de 2025," avant de préciser, "c'est un projet auquel nous sommes très attachés, pour le patrimoine, et pour la commune."

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Et cette année, la Fondation du Patrimoine a, entre autres, retenu la Villa 1892 de Vanvey, dans le Châtillonnais, en Côte-d'Or, et la grange aux dîmes de Marzy, près de Nevers.

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