Le musée des Beaux-arts de Dole dans le Jura vient de récupérer un tableau qui avait disparu de sa collection depuis plus de 50 ans. Après avoir refait surface chez un commissaire-priseur parisien, l’œuvre datant de la Renaissance a été rendu à son propriétaire.
C’est une histoire rocambolesque. Dans les années 1970, le portrait de Pierre Phénix, un notable originaire de Lure en Haute-Saône, peint par Etienne de Martellange est volé au musée des Beaux-arts de Dole (Jura). L’œuvre disparaît dans la nature. Pendant une cinquantaine d’années, elle passe de mains en mains. En mars 2024, un commissaire-priseur parisien reçoit la visite d’une personne souhaitant faire expertiser un tableau issu d’un héritage familial.
En faisant des recherches dans la base Joconde, qui répertorie toutes les œuvres d’art des musées français, le commissaire-priseur se rend compte qu’il s’agit d’un tableau volé. Il apprend alors que l'œuvre appartient bel et bien au musée jurassien. S’enclenche ensuite une démarche de restitution, car toute œuvre d’art appartenant à un musée est un bien inaliénable, et doit donc lui revenir.
“On ne s’attendait pas à retrouver un tableau d’une telle qualité”
À ce moment-là, le musée ne sait pas grand-chose de cette œuvre d’art : “Nous avions une photo en noir et blanc qui n’était pas de très bonne qualité, on ne savait ni qui l’avait peint, ni de quelle époque il datait” détaille Samuel Monier, responsable des collections du musée des Beaux-Arts de Dole.
Le commissaire-priseur leur envoie alors une photo du tableau et la surprise est totale : “On reçoit une très belle photo. On ne s’attendait pas du tout à retrouver un tableau d’une telle qualité” s’exclame-t-il.
Après quelques mois d’organisation, l’œuvre retrouve la collection du musée de Dole au début de l’été. Les propriétaires en apprennent alors un peu plus sur son origine. “Une inscription en latin figurait à l’arrière du tableau, on découvre alors que le peintre est Etienne de Martellange, un artiste ayant vécu à la renaissance”, détaille Samuel Monier. C’est une surprise pour les conservateurs, le tableau est bien plus ancien qu’escompté puisqu'il a été peint en 1561.
On ne possède que quatre ou cinq tableaux de cette époque dans notre collection, alors c’est un peu comme si l’on retrouvait un petit joyau.
Samuel MonierResponsable des collections au musée des Beaux-arts de Dole
Dans les prochaines semaines, le tableau va être analysé par un restaurateur : “Il est en très bon état, il faut juste faire vérifier un support qui semble un peu trop forcer sur le tableau” détaille le responsable des collections du musée.
L’œuvre sera visible par le public une première fois pour les journées du patrimoine les 21-22 septembre 2024. Il sera ensuite intégré à la collection permanente à partir de l’année prochaine.