Les supporters du Football Club Sochaux-Montbéliard ne sont pas les seuls à accuser le coup de l'annonce de la rétrogradation en National 1. L'activité du club de Ligue 2 irriguait tout le tissu économique de l'agglomération. Traiteur, hôtelleries, restaurateurs et artisans comptent aujourd'hui les pertes à venir.
"Personne n'allait s'imaginer que le stade Bonal, Sochaux, ça allait s'effondrer comme ça". Fernand Roth est sous le choc. Au lendemain de l'annonce officielle de la rétrogradation du FCSM en National 1, le gérant de RFM Restauration, qui s'occupait des buvettes du Stade Bonal où jouait le club, peine à réaliser. "Ça a été un coup de poing", souffle-t-il.
Ce mercredi 12 juillet, le gérant est venu reprendre sa marchandise et son matériel. "On décharge, on range tout. Il y a un an, c'était l'inverse, on apportait tout au stade", constate-t-il, amer, au micro de Stéphanie Bourgeot.
J'ai construit un beau truc et voilà... Moi, j'avais confiance en Sochaux.
Fernand Roth, gérant RFM Restauration
Fernand Roth avait signé l'année dernière un contrat sur cinq ans et investi 300.000 euros : "J'ai fait venir des conteneurs qu'on a aménagés, raconte-t-il, tout le matériel était neuf". "Maintenant, j'ai 4 ans dans le vide, il faut se remettre de cet échec."
L'hôtellerie-restauration dans l'inquiétude
L'onde de choc s'est répandue dans toute l'agglomération du Pays de Montbéliard, tissu économique déjà fragilisé. À Sochaux, dans l'hôtel qui accueillait les équipes venues affronter les Jaune et Bleu, la presse et les VIP, on a déjà estimé le manque à gagner : "40.000 euros environ entre l'hôtellerie et la restauration, sur une bonne saison avec une quinzaine de clubs", se désole Delphine Duriaux, directrice de l'hôtel. "C'est catastrophique".
"Et il n'y a pas que nous, il y a plusieurs hôtels qui avaient Sochaux pour les mises au vert, et puis tout ce qui est retransmission et télévision". Plus de soirées de match dans les bars et les restaurants lorsque le club jouait en extérieur. "Tout ce qu'ils ont fait, ça s'écroule", regrette Delphine Duriaux.
"Une partie de l'économie va avoir des difficultés", reconnaît Marie-Noëlle Biguinet, maire (LR) de Montbéliard. "Les hôteliers, les traiteurs... Les sociétés de surveillance et de sécurité qui ont une organisation pour que le stade fonctionne lors des matchs et des préparations". "C'est très inquiétant", admet l'élue.
Une situation d'autant plus difficile que l'avenir du club en National 1 est lui-même incertain, et que les informations circulent mal : "On ne me dit rien, critique Fernand Roth. J'attends, je lis les journaux pour savoir comment ça va se passer...".
Alors que de nombreux supporters réclament la démission de Samuel Laurent, directeur général du club, un grand rassemblement est organisé devant le Stade Bonal, vendredi 14 juillet à 15h (lire notre article).