Les électeurs de Gellin retournent aux urnes ce dimanche 5 décembre. Le village a vu les conseillers municipaux et même le maire démissionner. Une délégation spéciale a été installée pour « gérer les affaires courantes »… Drôle d’ambiance !
Elle a l’air si tranquille cette petite commune du Haut-Doubs, située entre Pontarlier et Mouthe. Gellin, 246 habitants, 936 mètres d’altitude, son église construite en 1843 et si caractéristique du « Haut », et… son absence de conseil municipal et de maire. Une situation exceptionnelle ! Et pas tranquille du tout…
Huit des dix conseillers municipaux ont démissionné, suivis par la maire, Mme Robbe, élue en 2014 et réélue en mars dernier, qui a jeté l’éponge également…
Délégation spéciale
La Sous-Préfecture de Pontarlier a donc placé la commune sous délégation spéciale depuis le 6 octobre dernier. De nouvelles élections auront lieu le 5 décembre (tout comme à Métabief, Arçon qui se retrouvent dans le même type de situation).
Ce placement sous délégation est très rare. La délégation est composée de 3 membres. Ici, Josette Rouzet, ancienne agent de préfecture aujourd’hui retraitée, Daniel Cassard, ancien maire de Belmont durant 37 ans et ancien président des maires ruraux du Doubs ainsi que Hervé Debruycker, Secrétaire Général de la sous-préfecture de Pontarlier. Charge à eux de gérer les affaires courantes, suivre les décisions prises par l’ancien conseil et organiser les prochaines élections, le 5 décembre prochain.
Les Z’alouniers, les habitants de Gellin, sont peu loquaces sur les causes du malaise au conseil municipal. Jointe, la maire démissionnaire Jeannine Robbe, n’a pas souhaité nous rencontrer.
Une population en augmentation
Fait caractéristique de ces communes proches de la Suisse : une hausse spectaculaire de la population. En 1982, Gellin comptait 72 habitants, et aujourd’hui 246 ! Un triplement de la population, dont de nombreux frontaliers, qui n’est pas sans conséquences.
Rencontrés à la mairie, Michel Voiret, ancien maire, juste avant Jeannine Robbe, et Albert Detey font figure d’anciens dans le village. Ils constatent que l’ambiance n’est plus la même… Albert Detey regrette, par exemple, que les activités proposées par le comité des fêtes soient moins suivies par la population. Ils ne veulent pas incriminer qui que ce soit… ni les nouveaux élus, ni la maire mais, quand même, ils accusent le manque de communication.
Les habitants ont appris les démissions par le journal… Non, décidément, l’ambiance n’est plus la même entre ces retraités installés depuis longtemps et les nouveaux venus au village, des jeunes, souvent frontaliers… L’inquiétude, ici comme ailleurs, c’est que nos villages soient en danger… si personne ne s’investit et « pense qu’à l’intérêt commun », certains seraient bien tentés de les supprimer !