Giovanni Varlet a voulu commencer sa grève de la faim symboliquement le jour du lancement du Grenelle des violences conjugales à Matignon pour dénoncer les conditions de l'enquête réalisée au moment du meurtre de sa soeur Aurélia par son ex-compagnon en août 2013 à la Rivière-Drugeon (Doubs).
"Toute la vérité pour Aurélia", le tee-shirt blanc de Giovanni Varlet résume d'une écriture fine six ans de combat. Le 14 août 2013, à La Rivière-Drugeon, près de Pontarlier, Aurélia Varlet, âgée de 32 ans, était tuée de deux coups de fusil par son ex-compagnon, Didier Grosjean, 53 ans, qui, ensuite, retournait l'arme contre lui. Les deux corps étaient retrouvés deux jours plus tard. Des plaintes avaient été déposées contre cet homme mais il n'y avait pas eu de suites judiciaires.
Depuis 6 années, la famille d'Aurélia se bat pour que toute la vérité soit faite. Plusieurs enquêtes internes dans la police et la gendarmerie auraient démontré que des "dysfonctionnements" auraient eu lieu mais ils n'ont jamais pu obtenir les conclusions de l'enquête de l'IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale), la police des polices et celles de l'IGGN (Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale). C'est pourquoi le frère d'Aurélia Varlet a saisi l'occasion du lancement du Grenelle des violences conjugales à Matignon, en présence de plus d'une dizaine de ministres et d'environ 80 invités, notamment des associations de défense et d'aide aux femmes victimes pour commencer une grève de la faim devant l'Hôtel Matignon.
Un rendez-vous au ministère de l'Intérieur
Avec le soutien de son père et de l'association Anne Lorient, il a brandi pendant quelques instants sa pancarte, comme un cri de détresse. Après avoir accordé des interviews à des journalistes de la presse internationale intrigués par ce petit rassemblement devant Matignon, Giovanni et Patrick Varlet ont fait une courte déclaration à nos confrères de Francetv. Ils ont indiqué avoir reçu un coup de téléphone du ministère de l'Intérieur leur proposant de prendre rendez-vous. Leur avocat M°Randall Schwerdorffer, indisponible, devrait être contacté pour trouver une date disponible.
Comme les Francs-Comtois pouvaient s'en douter, ce rassemblement d'une poignée d'hommes et de femmes n'a pas été toléré par les forces de l'ordre car il n'y avait pas eu d'autorisation délivrée au préalable. Les gendarmes leur ont demandé de se déplacer dans une rue voisine.
Ce soir, Giovanni Varlet est hébergé à Paris. Il compte poursuivre sa grève de la faim encore demain.