“C’est pour cette nuit, nous avons un cœur pour toi !”, comment le don d'organes a sauvé la vie de Gilles et de Timéo

Le 22 juin marque chaque année la journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe. À cette occasion, Gilles – transplanté du cœur depuis 25 ans – et la mère de Timéo – qui a subi une greffe du foie à 14 mois – reviennent sur leur parcours. En Bourgogne-Franche-Comté, en 2022, la mobilisation des acteurs de la chaîne du don a permis 223 greffes, tous organes confondus.

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“C’est pour cette nuit, nous avons un cœur pour toi !. Cette phrase, Gilles Magnin-Feysot, aujourd'hui 49 ans, s’en souvient encore. À 23 ans, ce Franc-Comtois originaire de Montbenoît dans le Doubs, souffrant de cardiomyopathie, a reçu un nouveau cœur. “Ça m’a sauvé la vie”, résume-t-il au téléphone.

Grâce à une mobilisation humaine magnifique, mais surtout grâce à cette famille incroyable qui, dans la peine, le chagrin le plus profond, a dit "oui" au don d’organes, je reprends des couleurs ce 2 octobre 1997. Mon donneur à qui je pense régulièrement peut être fier, son cœur bat encore dans ma poitrine 25 ans après. Il faut dire que j’essaie d’en prendre soin.

Gilles Magnin-Feysot

“Grâce à cette transplantation, j’ai pu me marier, divorcer, j’ai eu deux enfants, j’ai pu travailler à temps plein jusqu’en 2021, etc. J’ai pu vivre complétement normalement” raconte l’homme. “Je pense très souvent, avec beaucoup de reconnaissance, à la famille du donneur. C’est une personne qui a sauvé plusieurs vies”.

En France, environ 63 000 personnes vivent grâce à une greffe d’organe (rein, poumon, coeur...).

Agence de la biomédecine

Un don d'un rein : “C’est ce qui a sauvé mon fils Timéo

“Je ne remercierai jamais assez la famille du donneur décédé”, complète Anaïs Duhaut, jeune maman de Haute-Saône. À 14 mois, en mai 2019, son fils Timéo doit subir une transplantation hépatique à l'hôpital Necker à Paris. Une opération “longue et intense” : 13 heures durant lesquelles les parents restent “sans nouvelles” de leur enfant. Le don d’organe, “c’est ce qui a sauvé mon fils. Sinon, il ne serait peut-être plus là”.

La greffe sauve près de 6 000 vies chaque année en France.

Agence de la biomédecine

De toute manière, on n’est plus là, alors autant que [nos organes] servent à quelqu’un d’autre qui en a besoin. 

Anaïs Duhaut, maman de Timéo, transplanté du foie à l'âge de 14 mois

Aujourd’hui, Timéo a cinq ans, il va à l'école. Il est suivi médicalement et sa santé demeure fragile. Retrouvez son histoire détaillée.

2.000 Français sont en attente d’une greffe

Gilles Magnin-Feysot précise tout de même : “Il y a encore beaucoup de gens en attente [d’une greffe]”. En France, l’Agence de la biomédecine estime que 2 à 3 personnes décèdent chaque jour faute d’organe. “Et plus de 20 000 personnes sont en attente de greffe (dont 10 000 sur liste d’attente active)”.

Nous devons prendre conscience que nous sommes les seules sources d'organes et que notre corps est une richesse fabuleuse. Ne pas en faire profiter les autres est comparable à se faire enterrer avec tous ses trésors... Tout ce qui n'est pas donné est perdu.

Christian Cabrol, pionnier européen de la chirurgie cardiaque

“Il est essentiel d’exprimer sa volonté à ses proches afin qu’ils connaissent ou aient connaissance de la position du présumé donneur d’organes, indique le CHU de Besançon. L'Agence de la biomédecine estime quant à elle à "39 % [le taux] d’opposition au prélèvement d’organes des donneurs".

Moins d’un Français sur deux a abordé la question avec son entourage.

Agence de la biomédecine

Tout le monde est présumé donneur d’organes et de tissus, sauf si de son vivant la personne a exprimé son opposition au don. Il est possible de le faire en informant ses proches, en rédigeant un écrit authentifié confié à une personne de confiance, ou en s’inscrivant sur le registre national des refus.

Afin de permettre aux Doubistes de prendre la parole avec leurs proches, le CHU de Besançon a mis en place une campagne en partenariat avec l’Union Patronale de la Boulangerie du Doubs, intitulée « Des petits pains pour une grande cause ». Des viennoiseries en forme de cœur seront ainsi vendues dans 64 boulangeries du département, du jeudi 22 au lundi 26 juin 2023.

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