Ils sont venus devant l'hôtel de Ville du Sentier, en Suisse, pour protester contre les licenciements annoncés par le groupe Richemont. Parmi eux : de nombreux travailleurs frontaliers.
C'est une image rare en Suisse : des salariés qui n'hésitent plus à manifester leur colère. C'était ce jeudi midi devant l'hôtel de ville du Sentier. Environ 400 personnes se sont rassemblées pour dénoncer les licenciements dans l'horlogerie de luxe.
Le groupe Richemont, deuxième plus grand groupe de luxe au monde, vient d'annoncer 200 suppressions de postes dans le secteur de l'horlogerie sur les 8 000 qu'il compte actuellement en Suisse. Pour les syndicats, ces licenciements sont purement stratégiques, et peuvent être évités.
Coup dur pour les salariés
C'est un coup dur pour les salariés et pour toute la Vallée de Joux, berceau de l'horlogerie haut de gamme. Depuis le début de l'année, l'horlogerie suisse est en crise. Les exportations ont chuté, et les touristes asiatiques, qui sont de gros clients, ont délaissé la France.
Le groupe Richemont, qui détient plusieurs marques de montres haut de gamme, évoque une chute de 45 % de son bénéfice au premier semestre 2016, et une baisse de ses ventes de 14 %. Une situation inquiétante pour de nombreux frontaliers.
Jusqu'à aujourd'hui, le nombre de travailleurs frontaliers était en hausse constante. Ils sont passés de 80 à 170 000 en 15 ans. Si la conjoncture reste la même, la Suisse risque d'être beaucoup moins attractive.
Reportage de Rémy Poirot et Jean-Stéphane Maurice.