FEUILLETON. Dans l'ombre de Peugeot, les constructeurs oubliés de Franche-Comté

Qui se souvient des voitures Schneider à Besançon et des Donnet-Zedel à Pontarlier ? Et qui était donc ce Germain Lambert qui fabriquait des bolides dans le Territoire de Belfort ? Retour sur ces marques automobiles au destin brisé.

EPISODE 1 :  les voitures Schneider de Besançon

Le bisontin Patrick Frachebois est le grand spécialiste des voitures Schneider. Il en possède dix sur les soixante-dix qui existeraient encore dans le monde. Il n'a d'ailleurs pas hésiter à en rapatrier une du Canada . Ces véhicules centenaires sont un peu délicats à conduire mais ils sont les ultimes témoins d'une époque ou Besançon l'horlogère était aussi une cité de l'automobile. En 1910, un industriel lyonnais Théodore Schneider décide de produire sa propre marque automobile dans la capitale comtoise, lui qui est déjà à l'origine de la marque Rochet-Schneider. Dès leur lancement,  les voitures produites dans les ateliers du quartier des Chaprais séduisent les acheteurs y compris à l'étranger. La firme est également présente dans les compétitions automobiles alors naissantes. Hélas, comme la plupart des "petits constructeurs" qui proposaient des véhicules haut de gamme, Schneider n'a pas pu résister à la production en série initiée en France par Citröen sur le modèle de Ford. La crise économique de 1929 sonne le glas de l'entreprise. La saga Schneider comme celle de l'automobile à Besançon prend  fin au début des années 30.


EPISODE 2 : les voitures Lambert de Giromagny 

L'histoire de Germain Lambert (1903-1983) semble a peine croyable. Ce pilote de course bourlingueur,  ingénieur autoproclamé rêve de créer des autos. Après plusieurs tentatives,  il produit à partir de 1946 et jusqu'en 1953 une série de  voitures de sport dans ses ateliers de Giromagny dans le Territoire de Belfort. Une passion qu'il financera notamment en vendant des moulins à farine ! Le succès commercial, hélas, ne sera pas vraiment au rendez-vous pour ce créateur d'autos qui rêve d'un destin à la Bugatti et dont les bolides brillent  pourtant dans les compétitions comme le Bol d'Or. Privé de moyens financiers, amer, Germain Lambert finira ses jours dans l'Yonne au milieu de ses voitures, dans l'étonnat petit musée qu'il a créé. Ironie du sort, en 2013, grâce à son fils Guy, quatre de ces véhicules ( combien en restent-ils ?) sont acquis par l'Etat avec l'aide d'un mécène et font aujourd'hui partie de notre patrimoine national. Ils sont sont conservés à la cité de l'Automobile de Mulhouse.
Un ouvrage inédit sur la vie et les voitures de Germain Lambert :  l'Association Histoire et Patrimoine Sous-Vosgiens qui intervient dans notre reportage consacre un numére spécial  de sa revue "la Vôge" à Germain Lambert . C'est la première fois qu'un travail aussi documenté est réalisé sur ce constructeur automobile hors normes.


Episode 3 : les DONNET-ZEDEL de Pontarlier


C'était l'époque où les Suisses venaient s'installer en France pour des raisons fiscales... et pour profiter de marchés plus importants. En 1905, deux ingénieurs helvétiques Zürcher et Luthie délocalisent leur production de moteurs à Pontarlier. la marque "ZL" est née  Mais très vite l'affaire se gâte, les fondateurs sont évincés par leurs créanciers et leur successeurs  décident eux de fabriquer des voitures dès 1906 et d'investir un marché  très prometteur. C'est le début d'une belle saga industrielle qui va durer près de 30 ans. Les "Zedel"puis les "Donnet-Zedel" et enfin les "Donnet" rivaliseront même un temps avec les plus grandes marques automobiles. Mais Jérôme Donnet qui a pris les commandes dans les années 20 voit grand...trop grand sans doute. Il ferme le site de Pontarlier en 1929 et transfère la production dans une usine gigantesque de Nanterre. C'est un échec. Il fait faillite et la marque disparaît en 1934. Aujourd'hui plus de 500 des ces voitures  franco-suisses  ( françaises pour les uns et suisses pour les autres , la polémique n'est toujours pas éteinte)  rouleraient encore. Dans le Haut-Doubs, "Loulou" Vuittenez est l'un des rares en Franche-Comté à posséder deux modèles de cete marque et ils sont en excellent état .
 


EPISODE 4 : les ONOTO et les CAPTIVANTES de Dole

Les vélomoteurs comme les motos anciennes font aussi l'objet d'un véritable culte. Si des marques comme Terrot (Dijon) sont connues des collectionneurs, il est en revanche beaucoup plus rare de croiser des propriétaires  d'ONOTO ou de CAPTIVANTE. Ces deux marques étaient produites à Dole par deux Sociétés différentes, ONOTO par Fernand Bourgeois, une PME crée en 1906 et CAPTIVANTE par la société Jeunet alors réputée pour ces vélos. Ces deux entreprises ont  malheureusement disparu dans les années 70. Au musée associatif des véhicules anciens de Perrigny dans le Jura, on peut admirer ces deux roues très vintage et surout très rares qui appartiennent à des collectionneurs privés.
 
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