Flangebouche : "Laissez grandir les poulets au grand air", nouvelle action contre le projet de poulailler industriel

Revu légèrement à la baisse, le projet de poulailler industriel prévu à Flangebouche dans le Doubs mobilise toujours les opposants. Ce dimanche 19 mai, ils étaient entre 150 et 200 à manifester. 

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Eux aussi ont revêtu leurs habits jaunes. Non pas leurs gilets revendicatifs du samedi, mais une tenue aux couleurs des poulets qui pourraient venir grandir dans ce nouveau projet d'élevage.

EELV Franche-Comté, l'association " Bien vivre à Flangebouche, la Confédération Paysanne du Doubs, Humanimo ainsi que la Fédération Nature Environnement du Doubs et du Territoire de Belfort appelaient à manifester. Le cortège est parti du domicile de l'éleveur en direction de la mairie. 
 


Retoqué une première fois, le projet de poulailler industriel sur la commune a pourtant été revu à la baisse. Ramené à 29.000 volatiles, le nouveau projet ne nécessiterait désormais qu'une simple déclaration en préfecture. "Réaliser un poulailler avec moins de 30 000 bêtes exempte le propriétaire de déclaration auprès de la DREAL conformément à l’ICPE (Inspection des installations classées pour la protection de l’environnement), une procédure administrative qui concerne toute exploitation industrielle ou agricole susceptible de créer des risques ou de provoquer des pollutions ou nuisances" expliquent les organisateurs de la manifestation. 

Pour le premier projet qui partait sur la base de 33.000 volailles, il avait fallu une longue phase de consultation publique.

La Préfecture, la commune valideront-elles ce nouveau projet ? Ou la voie parrallèle aboutira-t-elle ? La chambre d'agriculture épaule l'éleveur pour qu'il trouve des terres agricoles afin de revenir sur un poulailler version plein air.

A une semaine des élections européennes, le sujet du poulailler industriel a mobilisé plusieurs partis dont les écologistes."On est contre ce projet car l'agriculteur va s'endetter sur une exploitation non viable économiquement. De plus, on est contre au nom du bien-être animal, de la qualité de l'eau et de l'environnement. Sans oublier la santé des consommateurs !" lance Cécile Prudhomme, d'EELV. 

"Même ramené à 29.000 poulets, ce projet reste aberrant au plan économique, social et environnemental. Nocif pour l'environnement, tant les déjections de volailles sont polluantes en particulier pour les sources et les rivières dans cette région au relief karstique. Nocif pour les poulets vu les conditions d'élèvage qui representent une forme de maltraitance"  dénonce la France Insoumise dont certains de ses candidats étaient présents ce dimanche à Flangebouche. 
 
 
  
Mickael Trouttet, conseiller municipal à Flangebouche était absent ce jour de nouvelle manifestation. Nous avons essayé de le contacter. Cet éleveur qui porte le projet n'avait pas trouvé suffisament de terres agricoles pour se lancer dans un projet en plein air. Alors au coeur de ce secteur de l'AOC Comté soumis à des réglementations drastiques pour les producteurs de lait, le projet de poulailler géant passe mal. Il est destiné à un élevage pour le groupe agro-alimentaire LDC. Le bâtiment de 1530 m2 devait abriter  initialement 33.000 poulets. Soit un mètre carré de surface pour 22 volatiles.

"Ce projet de poulailler est le projet d'une vie" confiait-il il y a quelques jours à nos confrères de l'Est Républicain. Il s'agit d'un projet de reconversion. Mickaël Trouttet explique avoir tenu compte des attentes sociétales. Dans son nouveau projet, les aliments ne sont plus OGM. Le nouveau projet transmis à la préfecture réduit le nombre de poulets au m2, on passerait à 19 volailles par m2. Impensable pour les défenseurs d'une agriculture respectueuse des animaux.

La pétition lancée par Humanimo receuille à ce jour plus de 80.000 signatures. La pétition dénonce "la maltraitance animale au format industriel arrive dans les campagnes du Haut-Doubs".
 

 

Fin mars 2019, le projet de poulailler de 33.000 volatiles avait été retoqué par la commission du Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst). La Préfecture du Doubs avait signé quelque jour plus tard un arrêté de refus. Jean-Philippe Setbon, secrétaire général de la Préfecture expliquait alors que ce projet allait à l'opposé de ce qu'on essaie de faire dans le département". Et d'ajouter : "La commission a également estimé que son procédé de traitement des fientes animales, qui repose sur un compost n'offrait aucune garantie. On ne savait pas s'il allait pouvoir vendre ce fameux compost."

 
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