La vice-présidente de l'Assemblée, Annie Genevard (LR), a estimé mercredi que le gouvernement était "comme un bateau ivre", après la volte-face de Matignon qui a voulu annuler puis a rétabli certaines mesures promises aux "gilets jaunes".
"Dans le contexte actuel, ce couac prend un relief particulier: il témoigne de l'affolement du gouvernement. C'est la panique à bord. On a l'impression d'un bateau ivre qui vogue au gré des circonstances, des mouvements sociaux et des humeurs des députés de la majorité", a expliqué la députée du Doubs devant l'Association des journalistes parlementaires (AJP).Pour Annie Genevard, ce que redoute aujourd'hui le gouvernement, "c'est que sa majorité, malmenée durant la crise des +gilets jaunes+, ne se fissure".
Sur le projet de loi de sortie de crise du gouvernement, soumis jeudi à l'Assemblée, "nous ne voterons pas contre". "Ce sera oui ou abstention en fonction des avancées du débat parlementaire", a indiqué la vice-présidente de l'Assemblée.
Elle s'est également montrée critique sur le financement des mesures promises car "toute hausse du pouvoir d'achat doit avoir pour corolaire une réduction des dépenses publiques". Or, "on assiste à une fuite en avant et le franchissement de la barre des 3% (du PIB) est lourd de sens", a estimé la secrétaire générale de LR, expliquant que son parti attendait du gouvernement "des économies à hauteur de 20 milliards d'euros par an", en diminuant notamment "la masse salariale de l'État".
Et le grand débat national? "C'est vieux comme le monde. Il va donner lieu à de beaux rapports qui finiront sous la poussière des étagères", a-t-elle lancé, avant de modérer: "Il ne faut néanmoins jamais renoncer à favoriser l'expression des citoyens".
"Ce qui me choque dans les annonces du président, c'est qu'après avoir méprisé les maires, avoir traité l'AMF (association des maires de France) de lobby, considéré qu'il y avait trop de communes, voilà qu'il redécouvre l'intérêt des maires pour l'organisation du débat", a dénoncé l'élue.
Et de prévenir: "qu'ils déposent dans les mairies des cahiers de doléances, c'est possible mais il est hors de question que les maires prennent à leur compte l'impopularité du président, deviennent le réceptacle des mécontentements. En aucun cas, ils ne sauraient être les organisateurs de ce débat".