La grippe aviaire contraint depuis le 10 novembre de rentrer à l’intérieur tous les animaux à plumes. Chez cet éleveur du Haut-Doubs qui laisse gambader ses animaux en plein air, la nouvelle est un peu difficile à accepter.
Les volailles de plein air doivent de nouveau être confinées partout en France pour tenter d'endiguer la grippe aviaire qui a entraîné l'abattage de plus de 770.000 animaux depuis l'été. Le niveau de risque lié à la grippe aviaire a été porté de "modéré" à "élevé" sur l'ensemble du territoire métropolitain. Du coup, c’est tout le monde aux abris !
À Belleherbe dans le Doubs, David Mouchart est agriculteur et éleveur de volailles de plein air. Il doit désormais laisser ses poules et dindes à l’intérieur. Des milliers de bêtes sont désormais privées du grand air. “On a eu le beau temps jusqu’à maintenant. Regardez l’herbe qu’on a dans les prairies, c’est joli, ça ne demandait qu’à être consommé” regrette-t-il interrogée par notre journaliste Marine Candel. Pour l’éleveur, la grippe aviaire aura un coût, il faut nourrir les animaux désormais avec un mélange d’orge, blé, maïs. Ils seront indemnisés pour cela. Pour l’éleveur qui défend l'élevage en plein air, voir ses animaux enfermés est contre ses principes. “L’année dernière, on a été confiné 4 à 5 mois, après, c’est difficile de dire que c’est des oeufs élevés en plein air”.
L'épidémie de grippe aviaire en France
Les grandes régions de production de volailles - Bretagne, Pays de la Loire, ainsi que le département des Deux-Sèvres - devaient déjà enfermer les volailles depuis la mi-octobre.
Au 15 novembre, 54 foyers ont été recensés dans les élevages depuis le 1er août. Aucun foyer n'est détecté en Franche-Comté.
En l'espace de trois mois, plus de 770.000 canards, poulets ou poules pondeuses ont déjà été abattus. Ce bilan a plus que doublé depuis octobre. Des volailles indemnes sont également abattues préventivement autour des foyers.
Jugeant que les "filières animales industrielles" sont responsables de la diffusion du virus, 22 organisations de défense des petits agriculteurs (Confédération paysanne, Modef), de l'environnement (France Nature Environnement, Greenpeace) et des animaux d'élevage (CIWF, Welfarm) ont appelé le gouvernement à "changer radicalement de politique face aux épizooties". Elles demandent la mise en place d'un "principe de protection" de l'élevage de plein air dont elles craignent l'"effondrement".
Avec AFP