François Verdenet, journaliste sportif à France Football est l'un des spécialistes de la Coupe du monde. Il a un réel lien avec la Franche-Comté, puisqu'il vit entre Paris et Malbuisson, dans le Haut-Doubs. Interview.
François Verdenet est journaliste sportif pour France Football depuis 1993. En 25 ans de carrière, il a couvert cinq Coupes du monde. En Russie depuis plus d’un mois, il s’apprête à vivre la finale des Bleus contre la Croatie, ce dimanche 14 juillet, en tribune de presse. Ce dernier vit entre Paris et Malbuisson. Il a accepté de nous livrer ses impressions sur cette Coupe du monde 2018. Interview.
France 3 Franche-Comté : Quand êtes-vous arrivés en Russie et que fais-tu exactement pour le journal France Football ?
François Verdenet : Je suis arrivé en Russie le 12 juin dernier. Nous sommes plus de 70 journalistes français accrédités, nous logeons dans la banlieue d’Istra, à 80 km de Moscou et à seulement 10 km du camp de base de l’équipe de France. Un avion est spécialement affrété pour nous, médias français. Il faut dire que les temps de voyage pour nous rendre aux différents stades et lieux d’entraînement sont particulièrement longs. Depuis le début du Mondial, entre Saransk, Saint-Pétersbourg, Moscou, Istra ou Ekateringbourg, nous avons parcouru près de 10 000 kilomètres…
Comment se passe la couverture du mondial ? Est-ce que les relations entre l’équipe de France, le sélectionneur et les journalistes sont bonnes ? Ou existe-t-il une certaine méfiance ?
En général cela se passe bien. Depuis le match contre l’Argentine on sent une montée en puissance. Après avoir connu la période compliquée de 2006 lorsque Raymond Domenech était sélectionneur, je trouve que cette équipe cette année est ouverte et accessible. Didier Deschamps est très professionnel avec les médias, il répond à nos questions, nous donne du contenu. Je le connais depuis 2001, à ses débuts au poste d’entraîneur à Monaco. Il est très proche d’un Aimé Jacquet dans sa façon d’être avec les journalistes et avec son équipe. Les Bleus donnent un point presse tous les jours sauf l’avant-veille du match et nous pouvons assister à ¼ d’heure d’entraînement pour les photos.
Que penses-tu de l’organisation russe ? On s’attendait à des heurts, du hooliganisme mais tout semble sous contrôle ?
J’ai couvert quatre coupes du monde à l’étranger, de toutes c’est pour moi la mieux organisée, tout est carré, tiré au cordeau même.
Que penses-tu de notre équipe ?
Au début les Bleus ont eu du mal à sortir. Si leur jeu n’est pas forcément spectaculaire (excepté celui contre l’Argentine), je pense que c’est une véritable équipe. Ce qui fait sa force c’est qu’elle n’est pas portée par des individualités mais par le collectif. Les défenseurs marquent presque autant que les attaquants. La tactique de Deschamps est de gagner avec un vrai bloc défensif. Je trouve beaucoup de similitudes entre cette équipe de France et celle de 98.
Quels sont tes tops et tes flops ?
La bonne surprise c’est Kylian Mbappé. A seulement 19 ans c’est le plus jeune buteur de l’histoire de l’histoire de l’équipe de France. Chronométré à 37 km/h, c’est un joueur qui frappe les esprits. Mes petites déceptions se portent plutôt sur Olivier Giroud, l’attaquant n’a marqué aucun but depuis le début de la compétition et Olivier Giroud.
Quel pronostic pour dimanche ?
La France va gagner, car notre équipe est plus solide et que la Croatie, avec un jour de récupération en moins et un dernier match plus long, sera certainement moins en forme que nous. Mais il faudra être vigilant car ce sont des joueurs très techniques. Je table sur 2-1 pour la France.
Est-ce que cette coupe du monde a une saveur particulière ?
J’aime cette coupe parce qu’il y a eu des surprises comme l’Allemagne qui tombe au premier tour. Une des leçons de ce mondial c’est que l’Europe finit par dominer dans le dernier carré. J’aurais bien aimé voir une équipe sud-américaine aller en finale ne serait-ce que pour rendre hommage aux milliers de supporters péruviens, colombiens ou brésiliens qui se sont déplacés.
Les stades étaient pleins, il y avait beaucoup d’ambiance.
Où étais-tu en 98, un certain 12 juillet, lors de la finale contre le Brésil ?
Je travaillais mais je n’étais pas au stade à Paris, j’étais en bouclage à la rédaction, la tête dans l’ordinateur plutôt sous pression pour finir à temps.
As-tu croisé beaucoup de supporters francs-comtois ?
Il n’y a pas vraiment de ferveur au sein du groupe de supporters français. Les Français, avec quelque 2000 supporters, sont plutôt sous-représentés par rapport aux nations sud-américaines. Les seuls francs-comtois que j’ai pu croiser c’est la famille de Lucas Hernandez, sa maman et son grand-père.
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