En arrivant à Chaux-Neuve, je pensais que mes oreilles n'auraient accès qu'à des sons de glisse, d'applaudissements et de commentaires sportifs. C'était sans compter sur les jeunes des écoles du secteur. Ceux qu'avant de voir, on entend.
On ne les voit pas tout de suite, car ils ne sont pas bien grands, 10-12 ans environ, plaqués au cordon qui les séparent de la zone mixte. Ils attendent les athlètes de pied ferme, cahier et stylo en main. Leur présence, ils la signalent donc par leurs cris traversant la raquette, variables selon les nationalités qui sont en train de sauter, selon qu'ils ont ou non un athlète près d'eux.
Sébastien Lacroix, François Braud, Magnus Moan se prêtent au jeu avec sourire et gentillesse. Sagement, en rang d'oignon, les joues peintes aux couleurs du drapeau tricolore, les enfants comparent leurs autographes, sourient, parfois gloussent. chaque français a droit à ses encouragements.
"Jason, Jason, Jason..."
L'ambiance la plus bruyante, c'est bien sûr celle qui entoure le passage du Bois d'Amonier, champion olympique, quadruple champion du monde. Le champion sourit, signe, se laisse photographier en toute simplicité. Une fois qu'il est parti, un cri déchire la joyeuse troupe. "Je l'ai eu ! Je l'ai eu !" Je me tourne vers une jeune fille, bonnet vissé sur la tête, un sourire qui lui barre le visage. "J'ai eu un super autographe de Jason" me dit Emilie, rayonnante. Et de me montrer son survêtement barré d'un Jason au feutre noir. une chose est sûre : Emilie, jeune fille de Oye et Pallet, ne lavera plus son survêtement.