Des trois sapins blancs, il était le dernier encore debout. Le sapin « président », de la forêt du Russey, devra être abattu au printemps prochain. Le tronc sera laissé sur place pour en faire un lieu ludique et pédogogique. Un autre sapin nommé "ministre" devra lui succéder.
Dans les 330 hectares de forêt du Russey, ils étaient autrefois trois sapins de plus de 50 mètres de haut. L’un a été foudroyé en 1983, un autre a été déraciné par la tempête Lothar du 26 décembre 1999. Il ne restait donc plus que celui-là, surnommé " président ".
" C’était la sortie du week-end. On y venait systématiquement. On se prenait en photo au pied des trois sapins. Beaucoup de forestiers ont été décorés ici comme mon père et moi-même " se souvient Bernard Viennet, ancien garde-forestier.
Né sous Louis XIV, le sapin " président " a plus de 350 ans. Il était donc centenaire à la Révolution française. D’une dimension de " 53 mètres de hauteur, soit l’équivalent d’un immeuble de plus de 18 étages, d’une circonférence de 5m30, d’un poids estimé à 20 tonnes et d’un volume avoisinant les 30 mètres cube " l’imposant sapin président était considéré comme l’un des plus hauts sapins de France.
La décision a été prise de l’abattre. " Étant malade, il menace de faire de gros dégâts lors de sa chute, car il pourrait tomber jusque sur la route " explique la maire Manuela Rambaud. " Lorsqu’on va l’abattre on va garder le tronc, le couper en biais pour lire ses années et en parallèle on mettra une signalétique pour l’histoire de France et du monde en fonction de ses années ".
Le sapin président vivra donc encore de façon ludique et pédagogique. Un sentier avec accès aux personnes à mobilité réduite sera même aménagé. Une cérémonie est prévue et un autre sapin, surnommé " ministre " est prêt à lui succéder.