VIDÉO. Le Collectif SOS Loue et Rivières Comtoises tire (une nouvelle fois) le signal d’alarme sur "l’état d'urgence" des rivières de Franche-Comté

Le Collectif SOS Loue et Rivières Comtoises alerte sur “l’état d’urgence” des cours d’eau dans une lettre adressée aux institutions et exprime son souhait de prendre part aux concertations. Il s'est réuni vendredi 17 février 2023, à la maison de l'environnement à Besançon dans le Doubs.

“Depuis 2010, les choses n’ont fait que de se dégrader” lance Marc Goux, membre du collectif SOS Loue et Rivières Comtoises. Le collectif s’est réuni à 10 h vendredi 17 février 2023, à la maison de l'environnement à Besançon dans le Doubs.

Dans un courrier transmis à plus de 120 destinataires de toute la Franche-Comté, il tire le signal d’alarme sur l’état des rivières de la région et renouvelle une série de propositions déjà avancées en 2013.

“On interpelle les élus, les services de l’Etat, de la situation actuelle et de l’urgence à agir : arrêtez de surseoir aux prises de décisions au prétexte qu’on a encore des études à faire. indique Marc Goux.

Intitulée "2023 - État d'urgence des rivières comtoises", la lettre a été envoyée aux préfets, députés, aux présidents de départements, à l'OFB, à la DREA, à l'agence de l'eau et bien d'autres.

Cette alerte survient alors que de nouvelles vagues de mortalités de poissons - en décembre 2022 dans le Doubs franco-suisse et en février 2023 sur la Haute vallée de la Loue - sont constatées. Le collectif SOS Loue et Rivières Comtoises publiait une vidéo en ce sens le 12 février dernier.

Les truites se meurent dans la Loue

Ce qui inquiète le collectif, c’est la prolifération de la mortalité des poissons dans la Loue. Considérée par le passé comme l'une des plus belles rivières d'Europe, la Loue a perdu 80 % de ses espèces en l'espace de 40 ans.

La cause de ce phénomène : un parasite nommé Saprolegnia parasitica. Un parasite qui se manifeste par l’apparition de taches blanches sur les individus et qui touche tout particulièrement les poissons déjà malades. 

Jean-Pierre Hérold, biologiste et membre du collectif, raconte : “C’est une infection secondaire, qui n’arrive sur l’animal que s'il est en mauvais état physiologique. Les espèces sont en mauvais état parce que la qualité de l’eau est plutôt mauvaise pour différentes raisons.

En effet, cette surmortalité inquiète quant à la dégradation globale de la qualité des rivières comtoises, qui se poursuit depuis plusieurs décennies.

La mauvaise qualité de l’eau est le résultat de la convergence de plusieurs phénomènes. “Cela peut être une pollution d’origine domestique (une station d’épuration qui déverse des produits toxiques), des épandages agricoles, de lisier et ça peut être des médicaments, des produits vétérinaires, etc. ”, explique Jean-Pierre Hérold. Une dégradation de la qualité de l'eau amplifiée par le réchauffement climatique.

On dit que c’est multifactoriel, ce qui est probablement vrai. On ne peut pas accuser spécifiquement une origine. Mais le fait que l’ensemble produise des déficiences immunitaires est prouvé par les recherches récentes.

Jean-Pierre Hérold, biologiste et membre du collectif SOS Loue et Rivières Comtoises

Pour plus de concertation entre les acteurs

Au cours de cette réunion, le collectif, qui regrette de ne pas avoir été consulté en vue du plan Rivières karstiques 2027, a exprimé son souhait de prendre part aux concertations concernant l’état des rivières. "Le collectif est pourtant source de propositions, et ce, depuis sa création en 2010", pouvait-on lire sur le document présenté aux médias présents.

Les membres du collectif dénoncent le manque de cohérence du travail notamment concernant le plan Rivières karstiques 2027 et le futur cahier des charges de l’AOP Comté. Marc Goux confirme : “Ce futur cahier des charges n’est absolument pas à la hauteur des enjeux. C’est quand même gravissime.

“Cette pollution a quand même de très grosses retombées économiques sur le département du Doubs. ajoute Philippe Koeberlé, membre du collectif. “La Loue, le Dessoubre et le Doubs franco-suisse, c’était vraiment des rivières exceptionnelles. C’est un patrimoine qu’il faut vraiment préserver.” Il regrette : “Ça n'avance pas ! Il n’y a pas d’améliorations.

Reportage : Philippe Arbez et Denis Colle

Dans le courrier transmis aux élus, le collectif SOS Loue et Rivières Comtoises soumet des propositions regroupées en 3 domaines : l'assainissement, l'agriculture et la sylviculture. Il conseille, parmi une vingtaine de propositions, de classer en Zone Vulnérable Nitrate l’ensemble des départements du Doubs, du Jura, et de l'Ain.

L'actualité "Culture" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Bourgogne-Franche-Comté
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité