Le département du Doubs enregistre une hausse de 20% des violences intrafamiliales en 2019, par rapport à l’année qui précède. Une tendance plus forte que sur l’ensemble du territoire.
142 310 victimes en France. Voilà les chiffres des violences conjugales en 2019, d’après le ministère de l’Intérieur. Sur l'ensemble du territoire, ce phénomène est en hausse de 16%, par rapport à l’année dernière.
C’est dans le Doubs que les services de sécurité enregistrent le plus de maltraitances intrafamiliales avec une hausse de 20% par rapport à 2018. Ainsi, pour 10 000 habitants, 24 personnes dans le département seraient victimes de violences conjugales.
Carte : Nombre de victimes de violences conjugales enregistrées par les services de police et de gendarmerie en 2019
88% des victimes sont des femmes
Ces taux de violences conjugales se fondent sur les observations de la gendarmerie (plaintes déposées, signalements, témoignages etc.), et ne reflètent pas totalement la réalité. Si la parole des victimes peut se libérer, conduisant peut-être à un recours plus marqué aux services de sécurité, les chiffres ne peuvent effectivement expliquer si les violences conjugales sont plus ou moins fréquentes dans les foyers. De même que les différences entre départements peuvent aussi témoigner de brigades de gendarmerie plus ou moins réceptives aux déclarations des victimes.
Il faut aussi noter que beaucoup de violences conjugales restent tues. Comme le détaille le rapport de l’Insee, Cadre de vie et sécurité, « seules 27 % des victimes se sont déplacées au commissariat ou à la gendarmerie, 18 % ont déposé plainte et 7 % une main courante ou un procès-verbal de renseignement judicaire (PVRJ) », en moyenne chaque année, d’après les statistiques recueillies entre 2011 et 2018.
88% des violences sont portées sur des femmes. En 2019, elles représentaient donc 125 840 des victimes. 146 d’entre elles sont décédées sous les coups de leur conjoint, soit 25 féminicides de plus que l’année dernière, d’après les chiffres de la Place Beauvau.
Les confinements, catalyseurs des violences conjugales
Ces tendances à la hausse ont été observées durant l'année 2019. En 2020, les confinements risquent d’aggraver le phénomène. : la proximité quotidienne avec une personne violente favorisant les coups et blessures, le harcèlement, les agressions, les viols. C’est ce que précise Anne Gainet, de Solidarité Femmes : « Les femmes nous disent qu'elles sont particulièrement stressées à cause de ce deuxième confinement ».
Malgré les restrictions de déplacements, la gendarmerie du Doubs le rappelle : « [les victimes] peuvent fuir en cas de danger pour signaler la situation aux forces de l’ordre ou se réfugier chez des proches. »
Violences intrafamiliales, les numéros indispensables :
Les victimes de violences ou les témoins ont plusieurs moyens de signaler la situation :- Le 17 (police secours)
- Le 3919 de 9h00 à 21h00, tous les jours ( numéro de référence qui assure écoute et aide au profit des victimes de violences conjugales)
- Le 119 pour l'enfance en danger ou encore le SMS au 114.
- La brigade numérique de la gendarmerie disponible 24h/24 et 7j/7 : https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/a-votre-contact/contacter-la-gendarmerie/discuter-avec-un-gendarme-de-la-brigade-numerique via les réseaux sociaux, le tchat ou un formulaire, ou encore signaler une situation de violence, de façon anonyme et gratuite, sur la plateforme gouvernementale « arretonslesviolences.gouv.fr ». Toute victime peut aussi se signaler en se rendant dans une pharmacie, laquelle alertera tout de suite les forces de l’ordre pour qu’elles interviennent en urgence.