Six à sept milliards de lettres et cartes postales, des millions de colis : la grande guerre connaît une croissance extraordinaire de courriers entre des combattants durablement installés dans les tranchées et leurs familles. Face à cette déferlante, la Poste a dû rapidement s’adapter.
En temps de guerre, la poste aux armées, crée au XVIIème siècle, ressuscite et c’est elle qui gère les courriers. Pour garder secrets les emplacements des troupes. Mais en 1914 le service est totalement inadapté, trop complexe et centralisé. Dès septembre, 2 000 sacs de lettres restent en souffrance à Tours. Les Etats-Majors eux-mêmes ne sont plus desservis. C’est la poste civile qui va venir au secours de celle des armées en la personne d’Alfred Marty, inspecteur général des Postes.
Alfred Marty, remonte le bureau central de la poste militaire de Bordeaux à Paris, directement en lien avec les gares. Il attribue un numéro par régiment, localisé sur la carte d’Etat-Major en temps quasi-réel grâce au télégraphe. Les familles savent qu’elles doivent désormais indiquer sur leurs adresses un « secteur postal », de 1 à 240, simple et discret.
La réforme est un succès. Les courriers étant lus et censurés, certains délais d’acheminement sont incompressibles, mais le nombre de réclamations chute de moitié.
Par ailleurs, les soldats peuvent envoyer des lettres et recevoir gratuitement des colis, ce qui engendre des flux considérables. Les trois quarts des postiers sont au front. Les femmes-employées, 20 000 avant-guerre, sont en 1917 12 000 de plus. Epouses ou veuves de postiers, elles assurent le tri, le relevage et la distribution, mais seulement en zone urbaine.
Les tournées à la campagne étant encore très physiques. Le ministre des PTT, Etienne Clémentel affirme simplement en 1917 que « la guerre a montré que les femmes sont aussi aptes que les hommes ».
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