Samedi 13 janvier 2023 sonnera le départ de la Grande Odyssée, une course internationale de chiens de traineaux en Haute-Savoie. Parmi les mushers, le concurrent du Doubs tente l'aventure pour la première fois.
“Ils avançaient, les muscles tendus, évitant tout effort inutile et ménageant jusqu’à leur souffle”, écrivait Jack London à propos des chiens de traîneaux dans Croc-Blanc. Cette expérience, éreintante, sera aussi celle des chiens de traîneaux de Clément Raux engagés avec 65 mushers et 600 chiens sur cette course à étapes créée en 2005.
Ils parcourront près de 400 km et 12 000m de dénivelé positif cumulé sur 11 étapes de La Grande Odyssée. “C’est un peu le même principe que le tour de France”, illustre Clément Raux, musher professionnel et gérant de l'entreprise Jurachiens.
"C'est vraiment important qu'il y ait une osmose entre eux et moi"
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette course demande une grande condition physique de la part du conducteur de traîneau. “Je me suis préparé en faisant pas mal de course à pied et de VTT”, indique cet habitant des Fourgs (Doubs). Les participants doivent parfois remonter des pistes rouges de ski alpin. Ils sont alors obligés d’aider au maximum les chiens et de courir avec eux.
Les chiens sont aussi entraînés à courir plus vite que pour les baptêmes en clientèle. Le traîneau est aussi plus léger : “Un traîneau de baptême fait 40 kilos alors que mon traîneau de compétition pèse 10 kilos”. Sur ce traîneau plus souple et maniable, “on retrouve un peu les mêmes sensations qu’en ski”, souligne Clément Raux au micro de notre journaliste Lilia Aoudia.
Et comme tout sport d’équipe, la cohésion est essentielle : “C’est vraiment important qu’il y ait une osmose entre eux et moi. C’est un peu comme une équipe de foot ou de rugby, on est tous ensemble, on ne lâche rien”. Le musher doit connaître chacun de ses chiens, ses qualités comme ses défauts. Rien n’est laissé au hasard. Il faut savoir qui atteler avec qui et quel chien irait mieux en tête, en milieu ou en fin de course. “C'est des tests que l’on fait à l’entraînement”, explique celui qui a été champion de France en cani-VTT et vice-champion du monde en traîneau deux chiens.
Un rêve qui se réalise
À l’approche du départ, le sportif est à la fois excité et impressionné : “C’est un rêve d’enfant” qu’il ne pensait pas pouvoir un jour le réaliser. “Ça demande beaucoup de préparation et tellement de chiens”, souffle-t-il. Mais la vie et les opportunités lui ont permis de rendre ce rêve possible : “Aujourd’hui, je me sens prêt à le faire, prêt à avaler les km dans les Alpes”.
Pour cette grande première, son objectif reste d’abord de franchir la ligne d’arrivée. Mais il s’agit aussi “de prendre un maximum de plaisir et de viser le plus haut possible au niveau du classement”.
La course passe par 20 stations, villes et villages dans les départements de la Savoie, la Haute-Savoie et l’Isère de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. L’événement débute à Megève (Haute-Savoie) et se clôture à Villard de Lans (Isère). L'arrivée est prévue le 25 janvier.