Elles ont pris un peu de retard avec la météo des dernières semaines : les cigognes sont de retour sur l'hexagone notamment en Franche-Comté. Ou plutôt, de passage. Comme chaque fin d'hiver, des milliers de ces oiseaux migrateurs vont survoler la région. C'est donc le moment de lever les yeux au ciel.

On ne les avait pas encore vraiment vu. Avec quelques semaines de retard sur leur calendrier habituel, les premières cigognes de l'année ont fait leur apparition en Franche-Comté cette semaine. Dans les environs de Besançon en particulier, quelques groupes ont pu être observés, à Serre-les-Sapins, dans le quartier Montrapon ou encore à Amagney ces jeudi et vendredi 9 et 10 février. Et ce malgré des températures matinales très hivernales, - 5 degrés à Besançon, -15 degrés dans le Haut-Doubs. 

On a eu quelques groupes isolés en janvier, mais à partir du 25 janvier avec le froid, ça a stagné

Samuel Maas, ornithologue LPO Bourgogne-Franche-Comté

"Elles ont été un peu bloquées avec les perturbations de neige et le froid ambiant, mais là, avec le beau temps, il y a pas mal de groupes qui sont de passage" confirme Samuel Maas, ornithologue à la LPO Bourgogne-Franche-Comté. "C'est la migration prénuptiale, où les oiseaux remontent vers leurs sites de reproduction, qui a habituellement lieu entre le 15 janvier et le 15 avril, avec un pic de passage du 15 février au 15 mars", précise le spécialiste.

Besoin d'un temps clair et dégagé pour migrer

La météo des derniers jours n'a pourtant pas été particulièrement chaude. Dans le sud de la France, que les grands migrateurs ont aussi survolé, on s'interroge même sur les raisons des températures négatives observées cette semaine. Mais là n'est pas la difficulté pour les cigognes. 

"Les cigognes ont besoin de courants thermiques assez chauds pour pouvoir planer et se déplacer explique Samuel Maas, si le ciel est dégagé et que le soleil peut chauffer, c'est bon". Les mêmes courants que les parapentistes utilisent pour se déplacer. "Les cigognes, ce sont des grands voiliers, donc en migrations, elles sont un peu fainéantes si on peut le dire comme ça. Elles vont essayer d'économiser leur énergie en battant le moins possible les ailes" expose l'ornithologue. "Donc elles battent des ailes au début, puis planent en hauteur grâce à un courant thermique. Ensuite elles vont se laisser doucement redescendre, puis reprennent un courant d'air chaud, et ainsi de suite sur 200 à 300 kilomètres".

Des grands groupes de cigognes attendus

Il est donc probable que les observations des cigognes blanches se multiplient dans les prochains jours. D'autant plus que l'on arrive bientôt au pic des passages, entre février et mars, et que cet oiseau se déplace souvent en grand groupes. 

"On demande aux Franc-Comtois de nous signaler ces groupes" raconte Samuel Maas. "Par exemple, mercredi on nous en a signalé à Besançon, on y est allés, on a relevé les bagues que certains oiseaux portent pour savoir d'où ils viennent et où ils vont". "Jeudi matin, on avait des individus suisses, trois d'Allemagne, et un des reproducteurs du Territoire de Belfort, on sait qu'il a dû arriver aujourd'hui sur sa zone reproduction".

Il est possible de contacter la LPO Franche-Comté pour prévenir les bénévoles de la halte d'une ou plusieurs cigognes via leur page Facebook, leur compte Instagram, leur numéro de téléphone (03.81.50.43.10) ou encore via le site internet Faune-France. Attention, les cigognes en migration ne restent généralement qu'une seule nuit au même endroit.

Que faire si vous apercevez des cigognes ?

Derniers conseils : si vous avez la chance d'observer des cigognes blanches, mieux vaut garder ses distances. "On évite de les approcher ou de les déranger pour rien" confirme Samuel Maas, "un oiseau qui s'envole, c'est beau, mais ça génère pour lui une dépense d'énergie qui n'est pas nécessaire et qui peut les mettre en danger". Car il en faut, de l'énergie, pour parcourir les milliers de kilomètres d'une migration. 

La LPO Franche-Comté estime qu'au minimum 5.000 à 6.000 cigognes survolent chaque année la région pour rejoindre leur zone de reproduction, en Allemagne et Europe du Nord. 

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