Dominique Henry, agricultrice du Haut-Doubs retraitée, était convoquée ce jeudi au tribunal correctionnel de Montbéliard pour refus de donner son ADN. La militante est impliquée dans le démontage de la ferme des mille vaches en 2014 dans la Somme. Un comité de soutien s'est constitué autour d'elle.
Syndicalistes, parlementaires, membres d'associations ou simples citoyens, ils sont nombreux à soutenir Dominique Henry. Réunis au centre social Jules Verne de Montbéliard puis en cortège vers la cité judiciaire, ils plaident pour la militante de la confédération paysanne, devenue en Franche-Comté le symbole de la lutte pour une agriculture respectueuse de l'environnement, des bêtes et des hommes.
En mai 2014, cette agricultrice de Grand' Combe-des-bois, dans le Haut-Doubs, aujourd'hui à la retraite, participe au démontage de la ferme des mille vaches dans la Somme. Une action non violente mais illégale. La justice la condamne à quatre mois de prison avec sursis, transformés en 2015 en 3 000 € avec sursis. Dominique Henry obtient même avec ses trois camarades le statut de "lanceur d'alerte".
Mais la justice veut prélever son ADN pour l'inscrire dans un fichier national. Dominique Henry refuse. Les gendarmes du Russey reviennent à la charge en mai dernier. Mais rien à faire, la militante ne veut pas figurer aux côtés des criminels et délinquants, et ce pour les quarante années à venir. "Il s'agit d'une action syndicale assumée, pour le bien commun, qui ne justifie pas un fichage national. Cela rappelle les heures les plus sombres de notre histoire", s'explique Dominique Henry.
C'est la position qu'elle a défendu à 14 h devant le tribunal correctionnel de Montbéliard. La Procureur a réclamé 1 000 € d'amende pour cette infraction, refus de se soumettre à un prélèvement biologique. La décision a été mise en délibéré au 19 janvier.