L'association Les Cœurs audacieux, née en janvier 2023 à Besançon (Doubs), appelle aux dons pour venir en aide aux réfugiés dans des campements de fortune dans la bande de Gaza. Les fonds récoltés serviront à acheter des couvertures et des habits chauds pour les enfants palestiniens.
Sur le ring, elle a appris à ne jamais baisser les bras. Et elle est toujours prête à se battre pour les autres. Assmaa Harbech a été sacrée l'an passé championne de France de boxe thaïe en moins de 55 kilos. Mais elle veut aujourd'hui se porter au secours des réfugiés de la bande de Gaza.
Avec l'association Les Coeurs audacieux qu'elle a fondée en janvier 2023 à Besançon (Doubs), elle a lancé une collecte de dons pour venir surtout en aide aux enfants dans les territoires palestiniens.
"Une couverture là-bas, c'est 75$"
"Notre priorité, ce sont les enfants, insiste la jeune femme de 38 ans auprès de France 3 Franche-Comté. Tout est détruit. Les jeunes vivent sous des tentes, dans des campements de fortune. Ils n'ont pas un moment de répit. Ils ont besoin de couvertures, de manteaux, de moufles, de chaussettes pour passer l'hiver". Plus de 4 000 euros ont été déjà récoltés mais, attention, pas question d'envoyer de l'argent sans savoir comment il sera réellement utilisé, prévient la présidente de l'association.
"Tant que je n'avais pas de contact sérieux, je ne voulais pas m'investir, explique Assmaa Harbech. On s'est lancé dans cette action parce qu'on a trouvé un correspondant sur place dans lequel on a confiance. Il s'appelle Basem. Il est photographe. Il avait un studio photo qui a été bombardé. Il s'est retrouvé dans un camp de réfugiés, avec une centaine d'enfants. Il raconte son quotidien sur TikTok et nous a montré des choses qui nous ont fait mal au cœur."
Une couverture là-bas, c'est 75 $ ! Il faut une centaine d'euros pour habiller un enfant. Et on ne s'en rend pas compte ici mais c'est vraiment une aventure de pouvoir se procurer tout ça. Il faut une journée pour récupérer et changer l'argent. Et encore, une deuxième journée pour trouver lun fournisseur et négocier les prix. Les prix flambent avec l'arrivée du froid !
Assmaa Harbech, présidente-fondatrice "Les Coeurs audacieux".
"C'est un terrain miné"
En fait, l'association bisontine y réfléchissait depuis longtemps et elle avait entrepris des démarches bien avant le début des tensions dans les territoires palestiniens et les bombardements israéliens. "Ma grand-mère était palestinienne, raconte Assmaa Harbech. Je ne l'ai jamais connue mais à l'été 2023, je suis allé en Israël avec une bénévole de l'association et j'ai visité un hôpital à Jérusalem, le seul qui accueillait des enfants gazaouis, malades du cancer ou qui ont de graves problèmes cardiaques. Et on voulait les aider. C'était juste avant que la situation se dégrade. Aujourd'hui, c'est compliqué de leur donner un coup de pouce."
La jeune femme sait combien le sujet est sensible actuellement en France et elle se défend de tout parti pris politique. "C'est un terrain miné, avoue-t-elle. Mais ça ne devrait même pas être un tabou. La pauvreté n'a pas de couleur, pas de religion. Notre association est ouverte à tous, pourvu qu'on ait plus de 16 ans. On prône le vivre ensemble. C'est aussi un moyen de désamorcer les conflits."
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Besoin d'agir
Un message que l'animatrice adresse d'abord aux plus jeunes. Assmaa Harbech est en effet une figure de la MJC des Clairs-Soleils, où elle est référente jeunesse et responsable de l’accueil de loisirs des 14/17 ans. L'idée de créer Les cœurs audacieux s'est d'ailleurs nourrie de son expérience auprès d'eux. "Cela faisait longtemps que j'y pensais", affirme-t-elle.
On a souvent une image péjorative des jeunes. Mais il y a beaucoup de jeunes qui ont besoin de donner du temps et de l'énergie à des actions solidaires. Beaucoup de jeunes parents aussi qui n'ont pas de temps mais qui sont prêts à donner de l'argent pour soutenir financièrement des projets humanitaires.
Assmaa Harbech, présidente-fondatrice "Les Coeurs audacieux".
Solidarité sans frontière
Et l'association qui rassemble désormais 80 adhérents, et qui est soutenue par une communauté de 3 000 personnes sur les réseaux sociaux, a multiplié les opérations depuis deux ans. En 2023, deux ambassadrices, toutes deux infirmières, sont parties dans un orphelinat, construit dans un village reculé du Togo, pour apporter de nouveaux matelas et des médicaments achetés par l'association. Elles en ont aussi profité pour y effectuer une sensibilisation aux maladies sexuellement transmissibles.
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En juin dernier, quatre bénévoles se sont rendus au Maroc, pour apporter des dons à un autre orphelinat qui héberge une cinquantaine d'enfants, pour la plupart en situation de handicap. "On les a aidés à payer des jouets et des fournitures scolaires et on leur a apporté à chacun une paire de baskets neuves, indique Assmaa Harbech. On avait pris la pointure de chaque enfant, c'était un vrai casse-tête !"
En partenariat avec une école de coiffure locale, Les Coeurs audacieux avaient également coiffé gratuitement des étudiants et des Sans domicile fixe sur la Place de la révolution à Besançon. L'association a aussi cuisiné des repas pour 150 étudiants précaires ou encore organisé une journée solidaire avec des tournois sportifs en mai dernier. Que ce soit ici ou ailleurs, "on essaie de ne laisser personne sur le carreau", sourit Assmaa Harbech. Et elle l'a prouvé lors de ses combats, la boxeuse n'est pas de celles qui jettent l'éponge.
