“On a énormément de chance qu'il n'y ait pas eu un drame” : un plafond s’effondre dans une école

Un amoncellement de planches et de matériaux isolants... La salle de motricité et de sieste de l’école intercommunale de La Tour de Sçay (Doubs) est méconnaissable depuis que le plafond s’est effondré le vendredi 31 mai 2024. Désormais se pose la question du calendrier et de l'ampleur des travaux à réaliser dans cet établissement.

La salle de motricité de l'école intercommunale de la Tour de Sçay était vide fort heureusement ce vendredi 31 mai, lors de la pause méridienne, au moment de l’effondrement du plafond. Aucune personne n’a été blessée.  

“Une demi-heure plus tôt, il y avait des enfants dans cette salle. Après la pause déjeuner, des maternelles y auraient fait la sieste. On a énormément de chance qu’il n’y ait pas eu un drame”, raconte Pauline Grut, une mère d’élève encore sous le choc. 

Depuis le sinistre, les élèves de la maternelle et de CP de la Tour de Sçay et de onze autres communes à la ronde ont connu une semaine de cours bien agitée. En début de semaine, les parents étaient invités à les garder à la maison dans la mesure du possible, le temps qu’un expert passe.  

Un rapport accablant

D'après le rapport d'expertise que nous nous sommes procurés, deux causes expliquent la chute du plafond en bois de la salle multi-activités : "des fixations de chevrons par des clous probablement insuffisantes en terme de densité et de mise en œuvre (clous tous dans la même direction, pouvant ainsi plus facilement s’arracher face à un effort de traction) et la présence d’eau dans le complexe de plafond, qui a pu augmenter le poids d’ensemble (isolant gorgé d’eau) et détériorer les fixations (pourriture du bois autours des clous, facilitant leur arrachement)".

L'accumulation d'eau dans le plafond serait due à un sous-dimensionnement des canalisations d'évacuation d'eau de pluie et un phénomène de condensation "aggravé par une mauvaise ventilation de la lame d’air".

Cependant, l'expertise affirme que le reste du bâtiment ne présente pas de danger, plaidant pour la réintégration des locaux. Le jeudi 6 juin 2024, les écoliers devaient donc retrouver leurs classes. Mais des parents s’y sont opposés, inquiets pour la sécurité de leurs enfants et des personnels. Les élèves sont donc restés dans la cour. 

Depuis ce vendredi 7 juin 2024, les élèves de maternelle et de CP sont dispatchés, toujours à La Tour de Sçay, dans une classe de l’école primaire et deux salles dédiées au périscolaire ou à la pratique culturelle. Cette solution de relogement devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. 

Qu’attendons-nous ? Qu’un enfant finisse entre quatre planches ?

Des parents d'élèves

Faut-il des travaux d’urgence dans le reste de l’école ? 

“Il faut absolument des travaux d’ampleur. Il y a dans cette école des gros soucis d’infiltration, de fuites et de moisissures. Ces problèmes sont remontés par les enseignants depuis quatorze ans. Certains enfants souffrent de problèmes respiratoires et maintenant il y a ce plafond qui s'écroule. Il faut que ça bouge. Qu’attendons-nous ? Qu’un enfant finisse entre quatre planches ?”, s’indignent des parents d’élèves. 

Nous avons sollicité la maire de la Tour de Sçay, qui a préféré nous renvoyer vers la communauté de communes du Doubs-Baumois en charge de cette école intercommunale. Notre demande d’interview auprès de cette collectivité est restée pour l'heure sans réponse.

Une réunion sur l’avenir de cette école est prévue le jeudi 13 juin. Elle rassemblera des élus de la communauté de communes, l’inspection académique et les parents d’élèves, qui se disent “en colère”.