La collecte nationale des Restos du cœur a lieu les 1er, 2 et 3 mars. Comme chaque année, 2000 bénévoles seront mobilisés dans le Doubs dans 117 supermarchés. Le nombre de repas servis a augmenté de près de 30 % en 2023 dans le département.
"Beaucoup d'étudiants sont en vacances, ça va être juste, mais on va y arriver", promet Yves Berquand. Le responsable de la collecte dans le Doubs le promet : les bénévoles seront bien au rendez-vous ces 1er, 2 et 3 mars dans 117 supermarchés et hypermarchés du département.
De vendredi à dimanche, comme eux, 80 000 bénévoles seront présents dans 7 500 supermarchés au total, partout en France, pour récolter des dons alimentaires et des produits d'hygiène auprès des particuliers qui feront leurs courses."On en aura 2 000 dans le Doubs, assure Yves Berquand à France 3 Franche-Comté. On a à peu près 700 réguliers et tous les autres sont des bénévoles d'un jour !"
Une explosion des inscrits
Cette année, cette collecte a une importance "capitale" pour le fonctionnement de l'association caritative, a rappelé Patrice Douret, le président des Restos du Cœur. En trois jours, l'association, fondée par Coluche en 1985, récolte en effet 12% des dons en nature qu'elle reçoit en un an. Ces dernières années, la quantité collectée est restée "plutôt stable". En revanche, le nombre de bénéficiaires a considérablement augmenté. L'an dernier, les Restos du Cœur qui assurent 35% de l'aide alimentaire dans l'Hexagone ont accueilli 1,3 million de personnes.
"Chaque année, il y avait une augmentation, confirme Yves Berquand à son niveau. Mais là, on a eu une explosion !" Le nombre d'inscrits et de repas servis a progressé ici de 29% en 2023. "On est dans la moyenne des départements, malheureusement, reconnaît Dominique Maire, le président des Restos dans le Doubs. On a accueilli 10 578 personnes exactement l'an passé, c'est 2364 de plus qu'en 2022."
Ce qui est frappant, c'est que cette hausse touche toutes les catégories : les retraités, les personnes seules, les familles monoparentales, les étudiants, les salariés à temps partiel ou précaires...
Dominique Maire, Président des Restos du coeur du Doubs.
Pas de quoi rassurer l'association. "Tous les bénévoles sont inquiets, ajoute Yves Berquand. On va pouvoir tenir le coup jusqu'à l'été, mais après, ce sera au jour le jour. On espère qu'on pourra assurer."
Les Restos en difficulté
Car cet afflux a mis toute l'association en difficulté, tant d'un point de vue logistique que financier. Les Restos du cœur ont dû se résigner à réduire le nombre des bénéficiaires cet hiver, en abaissant les barèmes de revenus qui permettent de bénéficier de l'aide alimentaire.
Jusqu'à présent, nous avons dû refuser un peu plus de 110 000 personnes, mais il ne s'agit pas d'un chiffre définitif, nous continuons d'avoir une vague de personnes qui se présentent pour s'inscrire et d'en refuser certaines.
Patrice Douret, président national des Restos du coeur.
"On ne sert plus que quatre repas par personne et par semaine contre six repas comme on faisait avant, précise également Dominique Maire. Ça atténue notre problématique, mais pas celle des gens qui ont besoin de nous". Entre 165 et 168 millions de repas seront tout de même distribués cette année, contre 171 millions en 2023 et 142 millions en 2022.
Les Restos espèrent ainsi couvrir leur déficit. "Nous avons sauvé les meubles pour 2024, mais rien n'est gagné, car nous devons rester présents pour répondre aux difficultés des gens", souligne Patrice Douret. Car si même l'inflation ralentit, les prix de l'alimentation et de l'énergie restent à des niveaux élevés. Raison de plus pour appeler les donateurs à la générosité.
"Malgré l'inflation, les gens ne nous ont pas abandonnés, assure Brigitte Lefrançois, la responsable du pôle alimentaire de l'association. L'an dernier, nous avons reçu 8 700 tonnes de dons et nous avons l'espoir d'atteindre 9 000 tonnes cette année."
145 tonnes de dons avaient été récoltées dans le Doubs lors de la précédente collecte nationale. "On est toujours optimistes, insiste Yves Berquand. On espère que les gens seront encore très généreux. On a vraiment besoin, de conserves, de poisson, de viande, de produits d'hygiène et de produits pour bébé qu'on a du mal à trouver par ailleurs."