"On va au-devant de grandes souffrances" : le Secours catholique tire la sonnette d'alarme sur la pauvreté

Le Secours Catholique Caritas de France a dévoilé ce jeudi 14 novembre, son rapport annuel sur la pauvreté en 2024 et la Franche-Comté est bien touchée. Dans ce dossier, sont pointés notamment du doigt les difficultés des bénéficiaires, mais aussi les obstacles présents pour obtenir des prestations sociales.

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Comme chaque année, le Secours Catholique Caritas de France publie son rapport annuel sur la pauvreté en 2024. Cette fois-ci, l'association appuie "l'éloignement de la solidarité", une situation complexe qui pèse énormément sur les épaules des 15 000 bénéficiaires de l'organisme en Franche-Comté.

Pour le délégué Franche-Comté du Secours Catholique, Antoine Aumonier, "il y aurait pas mal de choses à faire pour améliorer la situation. Quand on parle d'éloignement de solidarité, c'est plus du côté accompagnement des administrations."

La région mal classée sur le revenu médian des ménages ?

"C'est un fait à prendre avec des pincettes" selon le représentant franc-comtois de l'association. Les départements comtois sont mal positionnés sur le niveau de vie médian des ménages. Le chiffre national est fixé à 555 € en 2023 alors que 95 % des ménages vivent sous le seuil de pauvreté (1 216 € par mois pour une personne seule).

En Franche-Comté, on se retrouve à 478 € de niveau de vie médian, mais la différence se creuse quand on arrive au niveau départemental. Légèrement au-dessus de la moyenne, le Jura fixe son revenu médian des ménages à 688 €, le Territoire de Belfort et le Doubs suivent avec 486 € et 470 €, alors que la Haute-Saône est largement sous les moyennes avec moins de 400 € par foyer.

Malgré tout, pour Antoine Aumonier, "ce sont des chiffres à prendre avec des pincettes, car la précision au niveau départemental est relative au nombre de personnes recensées sur le territoire". Mais une chose est sûre, sur les 15 000 personnes qui bénéficient de l'aide du Secours Catholique, 96 % d'entre eux vivent sous le seuil de pauvreté (1216 € par mois pour une personne seule), dont 74 % en situation d'extrême pauvreté. La moitié vit avec moins de 478 € par mois et la majorité de ces personnes sont des femmes seules (40 % au niveau régional) et des hommes seuls (37,3 %).

"Beaucoup de personnes ne savent plus comment agir"

La dématérialisation, l'automatisation,... Ce sont des termes qui retracent bien les malheurs des usagers du Secours Catholique et Antoine Aumonier nous le confirme. "Beaucoup de personnes sont perdues et très souvent, il faut pouvoir parler à quelqu'un et ce n'est pas toujours possible. Derrière, les gens se découragent et c'est ce qui donne de nombreux non-recours aux aides sociales."

Des non-recours et de la méconnaissance sur l'éligibilité aux aides sociales, c'est une donnée qui n'est plus rare selon l'association. Aujourd'hui ce serait près de 36,1 % des ménages français qui ont droit à des aides comme le RSA (Revenu de solidarité active) et qui n'en bénéficient pas, dont 50 % pour les pères isolés et 28,3 % pour les mères isolées.

"À chaque fois, on ne sait pas vers qui se tourner"

Une situation qui dégénère et qui amène "au-devant de grandes souffrances" pour le représentant de la Franche-Comté. Une bande dessinée au cœur du rapport annuel sur la pauvreté publié par l'organisme l'explique avec une pointe d'ironie.

Malgré tout, pour Antoine Aumonier,"il faut des interlocuteurs pour répondre aux personnes dans des situations complexes. Mais à chaque fois, on ne sait pas vers qui se tourner. Des bénéficiaires m'ont même dit un jour que l'administration faisait exprès pour donner moins d'aides. Désormais, on ne demande qu'un pas en avant dans l'accompagnement par les services publics".

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