Depuis le 18 janvier, les lycéens sont invités à formuler leurs vœux pour les formations de l'enseignement supérieur sur la plateforme Parcoursup. Une source de stress pour beaucoup d'entre eux.
Le compte à rebours est lancé. Les 12 000 élèves de l'Académie de Besançon ont jusqu'au 9 mars pour formuler leurs vœux de formation sur la plateforme Parcoursup. Mais comment s'y retrouver et faire un choix déterminant quand on est parfois seul derrière son ordinateur? Au lycée Charles Nodier de Dole (Jura), une séance de présentation de la plateforme Parcoursup était organisée ce jeudi matin, en présence de la rectrice de l'Académie de Besançon. Une opération de communication qui cherche à rassurer les élèves.
Car Parcoursup peut vite devenir un parcours du combattant. Une source de stress pour beaucoup, aussi. Le sentiment de devoir prendre une décision en quelques semaines qui dessinera leur avenir. Un stress alimenté aussi par les difficultés de ce système de sélection. Le 15 juillet dernier, date de la fermeture de la première phase de sélection de Parcoursup, près de 117 000 élèves n’avaient reçu aucune proposition d’admission sur plus de 840 000 candidats.
Parcours du combattant
Pas toujours facile de s'y retrouver parmi les 21 000 formations proposées. C'est ce que les lycéens ont confié à l'équipe de France 3, Stéphanie Bourgeot et Laurent Brocard.
"C'est un peu le stress", concède Jade, élève en classe de terminale. "Je suis un peu en train de nager, c'est en pleine réflexion, j'espère trouver des écoles qui vont m'intéresser".
Les jeunes ont toujours la possibilité de changer d'études en cours de route, mais tous veulent faire le bon choix et éviter de perdre une ou plusieurs années. Et pour faire le bon choix, les élèves ont souvent besoin d'être accompagnés. Par les parents, mais aussi par les enseignants. Le fait d'avoir de l'aide, "ça me met en confiance", explique Damien, au lycée Charles Nodier à Dole, qui se connectait pour la première fois ce jeudi matin. "Ils mettent des moyens pour qu'on évite de faire des erreurs", observe-t-il.
Entre ambition et réalisme
Ne pas se tromper. Viser haut sans prendre de risques, c'est tout l'équilibre à trouver. Nous sommes là "pour leur dire qu'ils peuvent se permettre d'être ambitieux, tout en sécurisant leur choix pour ne pas se contenter de mettre que des formations très prisées", a déclaré Nathalie Albert-Moretti, la rectrice de l'Académie de Besançon.
Savoir être ambitieux, mais réaliste, donc. Doser, anticiper. Et même peut-être faire preuve de stratégie. Et avant tout, être sûr de soi. Pas facile à 17 ans de faire tout cela en même temps. L'accompagnement est donc la clé. "Le problème n'est pas Parcoursup", assure Maurice Dvorsak, délégué régional académique à l'information et à l'orientation à l'Académie de Besançon. "Les jeunes sont dans une situation où ils doivent se projeter. C'est compliqué pour un adolescent de se dire que leur avenir va se jouer l'année prochaine", reconnait-il. "C'est donc aux adultes, aussi, de les accompagner : les parents d'abord, mais aussi tous les lycées qui sont mobilisés et nos équipes au rectorat".
Un nouvel outil est d'ailleurs apparu pour tenter d'aguiller les élèves : en fonction de la sélectivité de la formation demandée, du niveau requis et des notes obtenues par l'élève, des indications sur les chances d'obtenir le feu vert pour la formation de leur choix seront indiquées. Mais n'y a-t-il pas un risque d'auto-censure pour les élèves les moins sûrs d'eux ? "Je leur dis d'être ambitieux", répond la rectrice Nathalie Albert-Moretti. "C'est aussi le rôle des enseignants des les conseiller, des les pousser (...) et d'aider à lever ces petits blocages et de les guider".
"Il y a des vœux où je me dis qu'il y avait peu de chances que je sois pris", explique par exemple cet élève de terminale, qui souhaite rentrer dans une grande école d'ingénieurs. "L'école où je postule, par exemple" présente "un taux d'admission de 10%". "Alors j'ai aussi fait d'autres vœux où je pense être pris". Oser tout en jouant la carte de la sécurité, c'est donc le subtil équilibre à trouver pour espérer ne pas se perdre sur le chemin de l'enseignement supérieur.