34 ans après sa mort, l'ancien député-maire de Montbéliard, décédé dans un accident d'avion en Allemagne, fait l'objet d'une biographie publiée aux Presses du centre Unesco de Besançon. Son auteur, Alain Eck, est l'invité ce soir de notre journal.
C'était le 16 mars 1978. L'avion d'André Boulloche, pris dans une tempête de neige, s'écrase en Allemagne. Le député-maire de Montbéliard, âgé de 62 ans, décède à proximité de l'appareil. Nous sommes alors en pleine campagne électorale, entre les deux tours des législatives.
« La classe politique s'est un moment arrêtée de polémiquer pour rendre hommage à un homme public respecté de tous », lance le soir-même le présentateur du journal de TF1, Patrick Poivre d'Arvor.
A ses obsèques, c'est tout Montbéliard, toute une région, tout un pays qui salue une dernière fois André Boulloche, d'Edgar Faure à Jacques Chaban-Delmas, des compagnons de la Libération aux simples citoyens.
Résistant de gauche, européen convaincu
André Boulloche s'est installé dans le paysage politique franc-comtois en 1965. Il est élu maire de Montbéliard, puis député deux ans plus tard. Ingénieur des Ponts et chaussées, il fut Résistant dès 1940, arrêté par la Gestapo, puis déporté à Auschwitz. Dans les camps, il découvre, dit-il, la classe ouvrière.
Adhérent à la SFIO, l'ancêtre du Parti socialiste, à la fin de la guerre, il devient ministre de l'Education nationale sous de Gaulle en 1958. Il s'engagera par la suite pour l'Europe, et contre les inégalités.
Aujourd'hui, à Montbéliard, les plus jeunes ne connaissent André Boulloche que par l'hôpital auquel son nom a été donné. Un hôpital qui va fermer... La fin d'une histoire.