L'ex-numéro deux de Renault Carlos Tavares, évincé en août dernier pour avoir évoqué un avenir en dehors du groupe au losange, est pressenti pour rejoindre PSA Peugeot Citroën et succéder, courant 2014, à l'actuel président du directoire Philippe Varin.
Selon une source proche du dossier, un conseil de surveillance extraordinaire a été réuni lundi matin. L'arrivée de Carlos Tavares au côté de Philippe Varin, comme numéro deux de PSA, aurait été validée.
Le recrutement d'un nouveau N°2 à PSA est un "processus connu et voulu par Philippe Varin, qui a 61 ans, et par le conseil de surveillance", selon cette source, qui précise que l'objectif est de "consolider" la stratégie du groupe, avec un "nouveau pilote pour les prochaines étapes".
Philippe Varin "ne peut pas tout faire. Il lui faut du renfort pour faire tourner la maison", commentait dimanche dans Le Figaro une autre source proche du dossier.
Par ailleurs, selon une source syndicale, les partenaires sociaux ont reçu lundi dans la matinée une invitation pour une réunion d'"information de la direction", qui se déroulera lundi en fin de journée. L'objet de cette réunion n'a pas été précisé. Contactée lundi par l'AFP, la direction de PSA Peugeot Citroën n'a pas souhaité faire de commentaire.
Lundi matin, soutenu par les informations de presse sur cette possible arrivée, ainsi que par l'accord sur l'Iran qui bénéficiera au secteur automobile, le titre de PSA bondissait à la Bourse de Paris. A la mi-journée, la valeur prenait 4,45% à 10,68 euros, tandis que l'indice CAC 40 gagnait 0,57%.
"Varin paraît un peu trop lié à la famille Peugeot. Tavares a un profil plus indépendant et pourrait apporter une vision plus neuve, ce qui est plutôt bien perçu par le marché", a expliqué un vendeur d'actions parisien.
Contexte économique difficile pour PSA, L'ex-numéro deux de Renault, Carlos Tavares, avait été brutalement évincé de ses fonctions en août dernier pour avoir évoqué un avenir en dehors du groupe.
Son arrivée, si elle est confirmée, interviendrait dans un contexte économique difficile pour PSA, dont le chiffre d'affaires a baissé de 3,8% sur les neuf premiers mois de l'année 2013. PSA continue de subir la mauvaise santé du marché européen, où il réalise plus de la moitié de ses ventes: en octobre, elles y ont baissé de 0,9%.
Le groupe a lancé en 2012 un vaste plan de restructuration de ses activités en France, et pour rétablir la rentabilité de son activité en Europe, pourrait mettre en sommeil une partie des capacités de production de ses usines de Mulhouse (Haut-Rhin) et Poissy (Yvelines).
Selon Le Parisien, dans son édition de dimanche, PSA "doit remplacer son président du directoire, Philippe Varin pour plaire à son partenaire
chinois Dongfeng".
Le constructeur français poursuit ses discussions avec Dongfeng en vue de son entrée au capital du groupe automobile. Cela pourrait passer par une augmentation de capital de 2,5 à 4 milliards d'euros, à laquelle souscritait également l'Etat, selon différentes informations de presse. Une telle alliance faciliterait le développement du Français qui cherche à se renforcer à l'international, notamment en Chine, en Amérique latine et en Russie.
PSA et Dongfeng possèdent déjà une coentreprise, DPCA, qui exploite trois usines à Wuhan (centre-est de la Chine). Le directeur général
de Dongfeng, Zhu Fushou, avait fait savoir fin octobre que le groupe s'interrogeait toujours sur "la rationalité" d'une prise de participation dans le numéro un français de l'automobile, disant "s'intéresser de près" aux finances de PSA.
"PSA Peugeot Citroën confirme étudier des nouveaux projets de développement industriel et commercial avec différents partenaires, ainsi que les modalités de financement qui les accompagneraient. Aucun de ces projets n'est arrivé à maturité à ce stade", avait commenté le groupe.