Confinement. Les horticulteurs restent fermés même si les plans de potagers sont reconnus produits de première nécessité

Le gouvernement considère désormais que les semences et les plants potagers constituent des achats de première nécessité. Mais seules les grandes surfaces et les jardineries avec un rayon alimentation animale peuvent ouvrir. Les horticulteurs et pépiniéristes doivent se contenter d'un drive.

En milieu de semaine, le gouvernement a tranché.

Par la voix d'Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie, qui au Sénat a déclaré que "la vente de semences et de plants potagers est considérée comme un achat de première nécessité".
 


Cette décision réjouit la filière de l'horticulture, qui réalise 70% à 80% de son chiffre d'affaires annuel entre la mi-mars et fin-mai.

Au début du confinement, le ministère de l'Agriculture avait décidé que seules les enseignes vendant de la nourriture ou des aliments pour animaux étaient autorisées à ouvrir, autorisant de facto les jardineries mais excluant les horticulteurs indépendants.

Les producteurs détaillants sont vent debout

L'annonce d'Agnès Pannier-Runacher est considérée comme une "petite victoire face à une injustice" par Mickaël Mercier, président de Val'Hov, l'interprofession de l'horticulture, de la fleuristerie et du paysage (53.000 entreprises, 170.000 emplois).

Mais ceux qui ne vendent pas d'alimentation animale ne savent plus sur quel pied danser, par manque de directives claires sur le type de magasins concernés. "Les producteurs détaillants sont vent debout, ils ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent pas ouvrir alors que leurs produits sont désormais considérés de première nécessité. Ce n'est pas clair du tout", s'agace M. Mercier.

Sous forme de drive potager

La cacophonie des réglementations, qui semblent favoriser les grandes chaînes aux dépens des petits producteurs et créer des inégalités entre départements, sème l'inquiétude et la colère au sein de la filière.

Car comme le confirme ce dimanche 5 avril la préfecture du Doubs, les jardiniers du dimanche peuvent "s’approvisionner en plants potagers sous forme de « drive potager » du lundi au samedi de 8h à 12h, dans un périmètre correspondant à 30 minutes de trajet en voiture".
 

Les déclarations d'Agnès Pannier-Runacher "concernent davantage l'attestation de déplacement que l'ouverture des magasins", nous expliquent les services de l'Etat. On peut dorénavant cocher "achat de première nécessité" pour sortir acheter des graines.

En revanche, les horticulteurs et pépiniéristes ne peuvent ouvrir car ils ne font pas partie de la liste des commerces autorisés, au contraire des "commerces de détail d'aliments et fournitures pour les animaux de compagnie", c'est-à-dire la plupart des jardineries.

Les professionnels indépendants peuvent néanmoins mettre en place un "dispositif de type drive, vente à emporter ou livraison à domicile".

On peut également trouver des plants potagers sur les marchés encore autorisés (pour le Doubs, la liste des dérogations est ici)

Une bonne nouvelle mais ça ne va pas tout changer

Reste que les semences potagères ne représentent qu'une infime partie - 5% - des revenus, l'essentiel étant généré par les fleurs, arbustes ou arbres fruitiers.

Cette vente autorisée de plants et semences potagères, bulbes et autres plantes aromatiques est donc "une bonne nouvelle mais ça ne va pas tout changer", reconnaît Etienne Bodin, président de la Fédération des métiers de la jardinerie (FNMJ) regroupant
600 enseignes.

Il assure néanmoins que ses adhérents "respecteront" les autorisations officielles, et ne vendront pas de plantes ornementales, même si les jardineries s'estiment elles aussi lésées face aux supermarchés qui ont gardé leur rayon jardinage.

Habituellement, à cette époque de l'année, les 50% des Français possédant balcon, jardin ou potager se pressent pour choisir légumes, fleurs, arbres et arbustes fruitiers et d'ornement.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité