Le personnel de Trecia, équipementier automobile d'Étupes (Doubs) spécialisé dans la confection d'intérieurs de portes de voitures, est en grève continue depuis le 16 mars. Les salariés déplorent des propositions "largement insuffisantes" de leur direction lors des négociations salariales annuelles.
Les salariés du site Trecia d'Étupes (Doubs) entament ce 22 mars leur 5e jour de grève. "Je ne vous cache pas que certains sont touchés au porte-monnaie, mais on continuera le combat. La direction ne lâche rien," confie Patrick Rougier, délégué syndical CGT chez le fabricant de panneaux intérieurs de portes destinés au groupe Stellantis, Ford et Toyota.
Chaque jour, près de 70 employés de Trecia occupent les abords de l'usine, déterminés à défendre leurs revendications salariales. Ils sont remontés contre leur direction qui leur a proposé, dans le cadre de la négociation obligatoire annuelle, une hausse de salaire d'1,7% puis de 2,5%.
"C'est largement insuffisant. Nous avons subi une inflation de 2,8% en 2021, et le Smic a augmenté de 3,2% dans la même période. Nous exigeons une hausse de nos salaires de 3%, ce qui est loin d'être une revendication exagérée, assure Patrick Rougier. Il est anormal que notre augmentation de salaire évolue en dessous au rythme de l'inflation ou du Smic. On perd en pouvoir d'achat."
40 arrêts maladie sur 196 salariés
Sur les 196 salariés que compte l'équipementier automobile, 42 sont actuellement payés au Smic. "Ça existe au sein d'un groupe côté au CAC 40 !" s'exclame Patrick Rougier. Le groupe Faurecia, propriétaire de Trecia affiche une bonne santé, comme en témoigne le récent rachat de l'équipementier allemand Hella.
L'entreprise est prospère, viable, profitable, bénéficie de nombreuses d'aides de l'État. On ne peut pas profiter de tout ça et avoir un comportement social inexistant, n'avoir aucune considération pour ses employés.
Patrick Rougier, délégué syndical CGT à Trecia Etupes (Doubs)
Le délégué syndical dénote une dégradation générale des conditions de travail depuis 10 ans au sein du site d'Étupes (augmentation de la production, horaires et postes changés au dernier moment), comme en témoignent les 40 arrêts maladie en cours.
Depuis sa dernière proposition, la direction de Trecia reste muette devant les revendications de ses salariés. Ces derniers devraient être reçus dans l'après-midi par le député de la circonscription Frédéric Barbier (LREM).