Le comité de soutien au jeune apprenti Guinéen Abakar Gassama reste mobilisé malgré le rejet en première instance de la demande d'asile destinée à l'OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides).
C'est l'incompréhension qui domine parmi les membres du Comité de Soutien de Abakar Gassama. "Il coche toutes les cases pour obtenir ce droit d'asile", estime Pascal Tozzi, porte-parole du Comité de soutien créé dans le Pays de Montbéliard.
En mars 2019, L'OFPRA, l'Office français de protection des réfugiés et apatride publiait le rapport intitulé "Les victimes de la traite des êtres humains à des fins de travail en Côte d'Ivoire". Dans cet article, souligne le comité de soutien, il est mentionné l'existence de trafic d'enfants. Un trafic dont aurait été victime, selon Pascal Tozzi, le jeune Abakar Gassama :
Des réseaux de trafics transfrontaliers d'enfants sont identifiés depuis plusieurs années en Afrique de l'Ouest. Les passeurs s'appuient sur les porosités des frontières et l'absence de moyens des autorités locales, notamment entre la Côte d'Ivoire, le Bénin et le Togo ou entre la Côte d'Ivoire, le Mali, le Burkina Faso et la Guinée. Une partie de ces enfants ainsi transportés, vers la Côte d'Ivoire dans un premier temps, se retrouvent en Europe
Le comité de soutien devrait interjeter appel à cette décision concernant la demande de droit d'asile. D'autre procédures sont engagées devant la justice pour faire annuler l'OQTF, Obligation de Quitter le Territoire Français décidé par le préfet du Doubs.
L'exemple de Laye Fodé Traore
Abakar n'est pas le seul jeune homme dans cette situation révélée au grand public par Stéphane Ravacley, le boulanger de Besançon, qui avait entrepris une grève de la faim pour que son apprenti guinéen Laye Fodé Traore reste en France.
Le comité de soutien d’Abakar Gassama mise sur sa mobilisation pour obtenir le même résultat que pour l'apprenti boulanger. Il a organisé le baptême républicain du jeune homme samedi 13 février 2021, sur le parvis de l’Hôtel de Ville d’Audincourt (Doubs). Retenu au centre de rétention de Metz, le jeune homme a exprimé sa reconnaissance devant la foule par téléphone.
Par ailleurs, ces "jeunes majeurs sans papiers" se sont réunis dans un collectif et ils ont créé une page Facebook. C'est par la mobilisation des réseaux sociaux que Stéphane Ravacley avait obtenu une large audience.
Dans ce communiqué, ces jeunes détaillent leurs parcours et expliquent leur incompréhension devant cette obligation de quitter la France.
Pourtant, pendant toutes ces années de présence en France, nous avons contribué à l’économie française mais pas seulement. Ici, nous avons également construit nos réseaux, nos cercles amicaux et sociaux (clubs sportifs, associations etc), et le plus important, notre identité. Du statut d’adolescent, nous sommes passés à celui d’adulte. Puis, de lycéens apprentis très motivés, nous avons été contraints à devenir des clandestins. C’est donc ça l’identité que les pouvoirs publics nous donnent : « clandestins » ? Nous ne sommes donc rien d’autre à leurs yeux ? Nous avons fourni tous les efforts nécessaires pour faire nos preuves, pour nous intégrer, et nous y avons bien réussi jusque-là. Il serait dommage que tout cela ait été fait pour rien.
Ce nouveau collectif demande aux préfectures de "reconsidérer (leurs) dossiers et de (leur) délivrer les titres de séjour dont (ils ont) besoin pour poursuivre (leur) démarche d’intégration et enrichir ce pays sur les plans culturel et économique."