Le marché de Noël de Montbéliard a lieu du 24 novembre au 24 décembre et anime le centre-ville de la Cité des Princes. Mais combien coûte un emplacement pour les exposants ? Est-ce que ça vaut encore le coup de venir vendre ses produits au marché de Noël ? Nous avons posé la question aux exposants.
Environ 220 chalets sont installés du 24 novembre au 24 décembre en centre-ville de Montbéliard à l'occasion des Lumières de Noël 2018. Beaucoup d'exposants sont là depuis plusieurs années. Le marché de Noël est un incontournable des marchés en France et les vendeurs que nous avons rencontrés s'accordent tous à dire que s'ils reviennent, "c'est parce que ça vaut le coup", en dépit de la hausse régulière des tarifs de location des chalets.
C'est le cas de Dominique, marqueteur et meilleur ouvrier de France, installé dans un chalet non loin de l'Allée gourmande. Venu de Crémieu, dans le Nord Isère, cela fait 7 ou 8 ans qu'il vend sur le marché de Noël de Montbéliard. Son truc à lui, c'est la marquetterie. Il compose des tableaux grâce à l'assemblage de petits éléments de bois précieux et naturels. À Montbéliard, en un mois, il réalise 50% de son chiffre d'affaires annuel. "Je n'ai pas de boutique. Je vends également sur internet. J'ai plusieurs salons principaux et Montbéliard en fait partie. Je paie 2600 euros pour louer le chalet mais ce qui coûte cher aussi ce sont les à-côtés. Il y a beaucoup de frais pour la logistique, la déco, le transport. Et les prix des chalets augmentent chaque année, mais moi je vends des tableaux alors je ne peux pas trop augmenter mes prix" nous a expliqué ce véritable passionné, qui cède sa place à sa fille durant quelques jours, pendant qu'il rejoint un autre marché français.
"Si on revient, c'est que ça fonctionne"
En progressant dans les allées, on rencontre Isabelle. Sur son stand, elle vend des galets de toutes les tailles, composés d’argile et de Pouzzolane. Cela fait 3 ans qu'elle vend les produits de la marques Le Galet des Volcans, société basée à Saint-Etienne. Pour elle, le marché de Noël de Montbéliard, c'est un événement de taille dans une ambiance conviviale. Lorsqu'on expose sur le marché, et parce que de nombreux exposants viennent de loin, il est nécessaire de trouver un logement, ce qui représente évidemment des frais supplémentaires et conséquents. "Nous louons des gîtes ou des hôtels durant la durée du marché de Noël. Évidemment c'est un coût important à prendre en compte. Mais si on revient, c'est que ça fonctionne et en plus il y a une bonne ambiance entre exposants, puisqu'on est tous là pour la même chose" sourit Isabelle.
"Promouvoir les produits de Franche-Comté"
Au pied de la statue de Georges Cuvier, notre nez est attiré par une bonne odeur de viande fumée. La maison Barbier dispose de 6 mètres de chalet pour présenter ses saucisses de Montbéliard, Morteau, jambon fumée, rillettes et autres pavés au vin jaune. C'est l'un des historiques du marché. Depuis 1963, les Francs-Comtois de chez Barbier invitent les visiteurs à goûter leurs salaisons.
Pour Guy, l'ancien patron, et Marc le nouveau "taulier", l'événement sert avant tout à promouvoir la gastronomie franc-comtoise auprès des touristes. L'entreprise travaille déjà avec les commerçants du coin et a une belle boutique du côté de Pont-de-Roide. "On réalise 5% de notre chiffre d'affaires. Cela permet d'étendre notre zone de vente. C'est un gros mois en terme d'heures de travail le mois de décembre" explique Guy, qui répond toujours présent, même depuis qu'il est en retraite. Pourtant, il l'assure : "les gens achètent naturellement moins qu'avant, c'est incontestable".
"L'organisation est top"
Un peu plus loin, on discute avec Lauriane, ancienne "invitée d'honneur" sur le marché de Noël avec son stand écossais. La jeune femme est française, mais vit à Edimbourg. Pour elle, l'organisation logistique pour se rendre à Montbéliard est évidemment conséquente. "Pour réserver un chalet, on doit s'y prendre 9 mois à l'avance. C'est un moment important. Je prends mon stock par avion et la décoration reste chez mes parents, en France. Je reviens ici aussi car l'organisation est top. Il y a une réelle assistance si on a des problèmes" explique la jeune femme qui vend des tissus écossais et les bijoux de sa création. Durant le marché de Noël, elle réalise 30% de son chiffre annuel. Faire les marchés est plus pratique pour elle. "Je ne pourrais pas assumer financièrement des charges fixes, celles d'un local" confie-t-elle.
Elle vend également ses produits sur le marché de Noël de Lorient, qui dure 10 jours et réalise 2 à 3 fois plus de chiffres d'affaires : "À Lorient, ça marche très bien, mais parce que la culture celtique est plus connue et très appréciée". Ce qui est plus compliqué à gérer pour elle sur le marché de Noël de Montbéliard, c'est lorsque les visiteurs se font rare, "comme le matin. On nous demande d'être là dès 10h30, mais il n'y a presque personne avant midi ou début d'après-midi. Si on ne respecte pas les horaires on nous tape gentiment sur les doigts."
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