En quelques années, l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté a su séduire un large public. Comment se prépare un tel événement musical pour les quelques 80 musiciens de l’orchestre et leur chef ? Découvrez notre feuilleton.
À Montbéliard, le traditionnel concert du nouvel an a été suivi cette année encore par plus de 2000 spectateurs... un chiffre étonnant pour de la musique classique. Comment se prépare un tel événement qui relève du marathon musical pour les quelques 80 musiciens de l’orchestre et leur chef ? Comme nous allons le voir dans notre feuilleton cette semaine, le concert démarre en fait plusieurs jours avant et sans public avec des répétitions intensives.
VIVA RICHARD STRAUSS !
Le concert du nouvel an Montbéliard constitue l’un des temps forts de la saison orchestrale de la formation symphonique dirigée depuis 2010 par Jean-François Verdier ( deux autres concerts sont ensuite donnés dans la foulée à Besançon Micropolis) … trois jours avant l’événement, plus de 80 musiciens sont réunis dans l’auditorium du conservatoire du Grand Besançon pour répéter notamment un extrait de l’opéra Salomé.. la redoutable « Danse des 7 voiles » du dernier des grands compositeurs romantiques : Richard STRAUSS (1864-1949) « Une musique qui sonne dans tous les sens.. ce qui est fabuleux pour un orchestre » précise Jean-François Verdier. Mais ces 10 minutes de bravoure orchestrale sont toujours délicates à aborder même pour les musiciens professionnels …
AVEC OU SANS BAGUETTE… LE REGARD DU CHEF
Que serait un orchestre sans son chef ?. Les répétitions du concert du nouvel an permettent de mieux saisir le rôle de l’homme qui tient la baguette et qui semble toujours proposer aux musiciens sa propre vision des œuvres jouées… Pour Jean-François Verdier « le plus intéressant dans le travail d’un chef d’orchestre est de trouver des visions différentes, successives et cohérentes à la même chose ! » . Ce travail de répétition, intense, éprouvant parfois est aussi une découverte pour la jeune violoniste JULIETTE SHENTON qui à 19 ans va monter sur scène pour la première fois avec l’orchestre Victor Hugo.
L’ETONNANT CONCERTO DE FAZIL SAY
Le Chef d’orchestre Jean-François Verdier a composé pour le premier concert de l’année un programme surprenant et intitulé « 1001 nuits » avec notamment une œuvre de Richard STRAUSS mais aussi un concerto pour violon du compositeur et pianiste turc FAZIL SAY, né en 1970, il est l’un des musiciens les plus inventifs de notre époque.. Et c’est la violoniste Geneviève LAURENCEAU qui va défendre cette partition exigeante et très orientale .. « il y a des moments où le violon prend parfois la voix du Oud ! » explique cette soliste, très demandée en France comme à l’étranger. Une musicienne, qui ce jour-là à Besançon prendra pourtant le temps de transmettre sa passion du violon aux élèves du conservatoire avant de commencer la répétition avec l’orchestre.
POPULAIRE LA MUSIQUE CLASSIQUE ?
Dans l’immense salle de l’Axone à Montbéliard, 2100 personnes assistent à ce concert hors norme diffusé sur les antennes de France bleu et sur le site internet de France 3 Bourgogne Franche-Comté. Ce sont en fait plus 6000 spectateurs, avec les deux autres concerts organisés ce week-end là à Besançon, qui découvriront la spectaculaire musique de Richard Strauss comme l’étonnant concerto pour violon de Fazil Say .
Bien qu’il ne soit pas un orchestre permanent comme ceux de Lyon ou de Lille par exemple, l’orchestre Victor Hugo, grâce à ces programmes musicaux accessibles au plus grand nombre et ses enregistrements régulièrement récompensés par la presse spécialisée, a su se faire un place dans un circuit musical pourtant dominé par des orchestres plus richement dotés ... comme en témoigne sa participation l’année dernière à la Folle journée de Nantes, le plus grand festival de musique classique en France.
Le site web de la violoniste Geneviève Laurenceau
Le site web de l’orchestre VICTOR HUGO