40 jours sans pluie. Depuis le 11 mars 2020, la Franche-Comté a été la région la plus ensoleillée du confinement. Revers de la médaille, des cours d'eau qui en surface montrent les premiers signes de sécheresse.
Va-t-on marcher à nouveau dans le lit du Doubs comme en été-automne 2018 ? Dans le défilé d'Entreroches entre Morteau et Pontarlier, le niveau du Doubs est bas, très bas. C'est un lieu habituel de pêche, le Doubs y serpente entres les roches d'un canyon. Ces photos prises le 24 avril, montrent un paysage où les chutes d'eau ont pratiquement disparues. Avec une bonne paire de bottes, on peut marcher dans le lit du Doubs.
Un printemps 2020 extrêmement sec. Dans le Haut-Doubs, les rivières ont soif.
Le défilé d'Entreroches est bien connu pour avoir une idée de la situation hydrogéologique. C'est ici, dans ce paysage de failles calcaires, que la sécheresse devient visible en premier lieu.
On vient ici, contempler ou se désoler du spectacle d'une nature qu'on a connu plus "normale". Avec des printemps pluvieux. Ce petit air de canyon, n'augure rien de bon pour la suite.
Même spectacle du côté de Ville-du-Pont. Ces photos datent du 17 avril. Les pluies attendues cette semaine du 1er mai, suffiront-elles à effacer les stigmates d'un printemps, aux couleurs d'été ?
Assoiffé par 40 jours sans pluie, le Doubs disparaît dans les roches
Au lac Saint-Point, réservoir d'eau du Haut-Doubs, on surveille plusieurs fois par semaine le niveau des cours d'eau. Régulièrement, de l'eau du lac est délestée pour remettre un peu d'eau dans le Doubs. "Après on va être très vite limité par les niveaux d'eau qui sont faibles, à l'amont et à l'aval, le lac Saint-Point n'est pas à une altitude extrêmement haute non plus" s'inquiète Jean-Noël Resch Hydrobiologiste à l'Etablissement Public d'Aménagement et de Gestion des Eaux.
400 heures de soleil depuis le 11 mars, ont fait de la Franche-Comté, la région la plus ensoleillée de France. Les températures sont montées à 25 degrés par endroit.
"Quand on calcule les indices d'humidité des sols, on est déjà à des indices très très bas, il faut remonter à 2007, avril avait été très sec. Plus loin, en 1893 on avait une grosse sécheresse qui avait perduré le printemps et tout l'été" note Bruno Vermot-Desroches Chef du centre Météo France de Besançon.
Pour l'instant la situation est inquiétante mais aucune restriction d'usage de l'eau n'a été déclenchée par la Préfecture du Doubs. Les nappes souterraines se situent à un niveau modérément bas selon le dernier bulletin hydrogéologique datant du 1er avril. Dans les cours d'eau, "il faudrait un mois de mai très pluvieux pour revenir à un niveau normal" précise Erwan Le Barbu Responsable adjoint du service hydrologie de la DREAL.