Deux jours après l'homicide de Jeanine Dessay, un homme de 42 ans vient d'être mis en examen pour homicide volontaire avec préméditation en récidive et écroué. Malgré son silence pendant sa garde à vue, les preuves réunies l'accablent.
Pas un mot, pas une explication, pas un regret. Le présumé auteur de l'homicide de Jeanine Dessay a gardé le silence pendant ses 48 heures de garde à vue. Mais les faits parlent pour lui. A partir des témoignages, des bandes des video surveillances de la grande surface où le meurtre a eu lieu et celles de la ville de Pontarlier, l'itinéraire de l'homme.
A partir de 10h30, il quitte l'hôtel où il résidait depuis une semaine. Les cameras le voient ensuite se diriger vers le centre commercial, entrer dans les toilettes des femmes de la galerie du Géant Casino. Un peu après 11 heures, Jeanine Dessey entre à son tour dans les toilettes. Un témoin alerté par les cris donnent rapidement l'alerte mais les secours ne parviendront pas à sauver la victime. Jeanine Dessey décède des nombreux coups donnés avec un objet tranchant. Cet objet n'a pas été encore trouvé par les enquêteurs.
Grâce aux premiers témoignages, un signalement est diffusé dans Pontarlier. La police municipale prend alors au sérieux le témoignage d'un homme ayant un comportement bizarre. C'est le suspect qui venait de rentrer à son hôtel.
L'enquête judiciaire va se poursuivre. Le juge d'instruction peut s'appuyer sur des "indices graves et concordants". Des objets personnels du suspect présumé ont été retrouvé sur la scène de crime et du sang de la victime a été identifié sur ses vêtements.
Si la mise en examen précise la récidive, c'est en raison du casier judiciaire de l'homme. Il avait été condamné en Suisse pour vols avec armes à deux peines de prison, l'une de 5 ans et 4 mois, l'autre de 4 ans. Il venait de sortir de prison le 8 avril dernier. En France, son casier indique six condamnations entre 2003 et 2016 pour usages de stupéfiants et atteintes aux biens. Le tribunal d'Aix-en-Provence, sa région d'origine, l'avait condamné à sept ans de prison pour vol avec violences.
Interrogé sur les liens possibles entre Jeanine Dessay et son présumé agresseur, le procureur de la République affirme qu'il n'y en avait pas. "C'est un crime de hasard" déclare-t-il aux journalistes réunis pour cette ultime conférence de presse. Un instant de sidération traverse la salle. Jeanine Dessey aurait poussé la porte des toilettes de la galerie commerciale à la mauvaise heure, le mauvais jour; elle qui, à chaque instant de sa vie, cherchait le bien pour les autres. Jeanine Dessay avait 69 ans et était à la retraite. Ancienne infirmière au CCAS de Pontarlier, cette femme a marqué son entourage professionnel par sa volonté et sa détermination à aider les hommes et les femmes en grande détresse.
Un recueillement en hommage à Jeanine DESSAY est prévu le vendredi 19 avril 2019 à 18h30, place d'Arçon à Pontarlier.