Paris- Berne en 4h30 avec un changement de train à Frasne près de Pontarlier (Doubs), c’est de nouveau possible depuis le 10 décembre 2023. Une expérimentation est menée pour rouvrir cette liaison franco-suisse.
Il y a presque 10 ans, la liaison Berne-Paris directe était supprimée. Elle fait donc un retour symbolique et quasiment direct puisque La ligne Frasne (gare TGV en France)-Neuchâtel est prolongée jusqu’à Berne, capitale de la Suisse et du canton bernois, le week-end et les jours fériés au rythme d’un aller le matin, un retour le soir vers Berne. Une opportunité pour les Suisses de rejoindre Paris ville olympique l'été 2024.
Sauver cette liaison vers la capitale de la Suisse
À l’heure du réchauffement climatique et de l’importance de privilégier les transports les moins polluants, c’est une bonne nouvelle pour les voyageurs français comme suisses. Ce prolongement de la ligne jusqu’à Berne va être expérimenté jusqu’à l’automne 2024, mais c’est une première victoire pour les associations de défense des usagers du train. Une victoire provisoire pour l’instant. “Il faut savoir que la liaison Neuchâtel-Frasne, depuis cet été, était semble-t-il très menacée avec le retrait de la région Bourgogne-Franche-Comté de son financement. Donc, c’est plutôt encourageant de voir nos amis suisses et particulièrement les CFF et les cantons de s’investir dans cette expérimentation en amorçant une reprise du trafic le week-end au départ de Berne. Mais pour autant, la liaison n’est pas sauvée” estime Patrick Real, Vice-président de la FNAUT Bourgogne Franche-Comté en charge des relations France – Suisse au micro de notre journaliste Marine Candel.
Un financement franco-suisse à trouver encore
La région Bourgogne Franche-Comté finançait 20% de cette ligne à hauteur de 400 000 euros par an, mais pour l’heure, la convention de financement 2024 n’est pas encore signée. Des négociations entre le canton de Neuchâtel et la région seraient en cours, selon nos informations.
Les Suisses espèrent bien pouvoir continuer à relier Berne à Paris, en train via la France. “Un des enjeux principaux, c'est d’amener le plus de voyageurs possibles sur ce système de raccordement aux lignes à grande vitesse via Pontarlier, Frasne et Neuchâtel. Aujourd’hui, il y a 60.000 voyageurs par an qui viennent de Neuchâtel. On espère avec ce prolongement à Berne qu’il y en aura encore plus. L’enjeu, c'est de trouver un financement” assure Pascal Vuilleumier, président de la Fédération du Transjuralpin qui espère que la région Bourgogne-Franche-Comté assurera sa part. 80% des coûts non couverts par l’exploitation de la ligne sont pris en charge par les Suisses, c'est-à-dire par le canton de Neuchâtel et la Confédération suisse, précise ce dernier.
"Prochainement, des importants travaux sur l'infrastructure devront être réalisés, donc financés. Si la convention d'exploitation n'est pas signée et les financements pas réalisés, alors la porte du Franco-Suisse se fermera, ce qui est inacceptable, dans le contexte actuel le train doit prendre le relais par rapport à l'avion sur les moyennes distances. Il faut être visionnaire et ne pas se contenter des portes principales que sont Genève et Bâle pour relier nos territoires avec accès aux LGV" conclut Pascal Vuilleumier.