Cette innovation a été développée aux Verrières-de-Joux, près de Pontarlier dans le Haut-Doubs. Un potager du futur qui permettrait de faire des économies d'eau.
La brume laisse découvrir quelques feuilles tombantes. Dans cette salle, le mur est végétal. Douze mètres carrés composés de plusieurs pots d’herbes aromatiques, ou bien encore de salades. Une salle comestible créée par l'entreprise Farm3.
« Chacune des étagères fonctionnent en système fermé. Au niveau du bac sous les étagères, on a la solution nutritive : un mélange d’eau et de nutriments », détaille Olivia Amouzou, technico-commerciale. C’est une ferme presque virtuelle. Grâce à des capteurs, température, luminosité et humidité sont mesurées. Ces trois paramètres sont cruciaux dans l’évolution des plantes car ils permettent d’analyser spécifiquement leurs besoins. Aucun pesticide n’est utilisé. Cependant, pour faire fonctionner ce potager connecté, il faut autant d’électricité qu’un radiateur.
Des fermes écologiques malgré tout ?
Ce potager peut-il être vu comme une solution d’avenir ? Ce qui est sûr, c’est qu’en circuit fermé, les végétaux nécessitent moins d’eau qu’habituellement. Pas de gaspillage, car tout est mesuré grâce à un logiciel : « Le diamètre des gouttelettes correspond aux tailles d’absorption des racines. Cela nous permet d’avoir un bon apport en nutriments. » D’après la scientifique, l’orientation des plantes joue aussi : « L’avantage de suspendre nos plantes, c’est que cela permet une oxygénation maximale. Cette oxygénation permet d’augmenter la vitesse de croissance de nos plantes. Donc nous avons des plantes matures plus tôt. »
Aujourd'hui, il existe cinq potagers cubes : trois à Pontarlier et dont les fruits et légumes vont aux villes alentours, un dans un restaurant gastronomique, et un dernier à Paris dans les laboratoires de Farm3. Si les professionnels de l’alimentation sont pour l’instant les principaux concernés, Romain Schmitt, Fondateur de Farm3, voit déjà en cette ferme un moyen de réaliser l’autosuffisance alimentaire : « C’est une technologie nécessaire dans des endroits du monde. Singapour, par exemple, importe 80 % de leur alimentation. Avec le covid il y a eu une réflexion sur cela : si les frontières se ferment, comment je fais pour nourrir la population ? Comment je fais pour redonner à des endroits où il n’y a ni la place, ni le climat, de produire de la matière végétale ou alimentaire pour leur population ? »