Les jeux vidéo, c'est presque toute sa vie. Sylvain, 28 ans, habite près de Pontarlier dans le Haut-Doubs. Il préside une association d'une vingtaine de joueurs implantée à Besançon. Avec eux, il participe à des compétitions en France, en Europe et à l'international. Portrait.
Pour s'entraîner en vue d'une compétition de jeux vidéo, installez-vous dans un magasin ! Ce choix, c'est celui de Sylvain, alias Rino. L'homme de 28 ans est à la tête de l'équipe BSK E-Sport Team. Il en est le président. Le joueur de haut-niveau doit participer à une grande compétition de jeux vidéo, l' "Open Tour France 2022", les 29 et 30 janvier prochains. Pour cette fois, ils vont donc se préparer au sein d'un magasin spécialisé qui les accueille, près de Besançon (Doubs). Il fait partie de cette vingtaine de personnes dont notamment des joueurs bénévoles, tous passionnés par les jeux vidéos et les compétitions.
Une passion progressive pour les jeux vidéo
À première vue, rien ne destine Rino à cet engouement pour les jeux vidéo. "Après avoir obtenu mon Bac Commerce, j'ai passé six ans dans la Police nationale et je suis maintenant dans le domaine de la sécurité en Suisse", précise l'habitant des Granges-Marboz (Doubs). Ce n'est que vers l'âge de 15 ans qu'il se plonge dans cet univers : "Vers 2010-2011, j'ai commencé à jouer à des jeux comme Call of Duty".
Depuis, le joueur de haut-niveau n'a plus perdu la main. Il continue sur cette voie : il crée une association qui est aussi une équipe. La fameuse BSK E-Sport Team, installée à Besançon. La communauté s'est crée à partir d'une rencontre autour d'un intérêt commun : les jeux vidéos et les compétitions entre équipes. C'est en juillet 2021 que ces amis se rencontrent, "à l'occasion d'un événement", rappelle Sylvain. Leur but : "accueillir des joueurs puis les préparer pour affronter des compétitions au niveau national, Européen ou encore international".
Pas de victoire sans rigueur
Les compétitions, c'est justement ce qui les attend bientôt. Les 29 et 30 janvier, ils doivent se frotter à plusieurs autres équipes durant l' "Open Tour France 2022", sur Internet. Ce n'est pas la première fois que l'équipe se confronte à des compétitions, car c'était déjà le cas à Amsterdam (Pays-Bas), à Paris, Lyon ou encore Marseille. Pas question pour autant de relâcher les efforts : il faut s'entraîner. Pour cela, ils sont accueillis en ce moment par une grande surface spécialisée, à Ecole-Valentin (Doubs), près de Besançon. Pour gagner, il faut un entraînement digne des grands athlètes. Pendant une semaine, ils sont donc accueillis dans les locaux de cette enseigne.
"Les participants prennent part à ce que l'on appelle des analyses de match. Il s'agit de revoir les parties de jeu, pour savoir quelles techniques adopter et ne pas être pris de court. Ils sont formés sur les comportements à avoir et s'entraînent l'un à côté de l'autre, comme en conditions réelles", décrit Rino. L'enjeu est de mise : les compétitions comprennent six étapes. Il faut pouvoir en gagner deux pour passer à la division supérieure, accumuler des points et être premier ou deuxième au classement.
À la clé, des points puis des récompenses : "du cashprice", comme le précise le chef d'équipe. Il s'agit d'argent. Ces fonds sont utilisés afin de pouvoir défrayer les déplacements des joueurs bénévoles. Côté jeux, l'équipe a ses préférences : "En compétition, nous jouons sur League of Legends, Fortnite, qui sont deux jeux de bataille et de stratégie en ligne, mais aussi Super Smash Bros pour lequel nous sommes dans le Top 10 en France ou au jeu de basket NBA 2K22". Leurs prestations attirent. Selon Sylvain, sur Twitter, les "60 tweets" ont généré "800.000 interactions sur Twitter, mais aussi 300.000 vues sur l'ensemble des réseaux sociaux" sur lesquels l'équipe est implantée.
Avec une telle occupation, il peut se révéler compliqué de mener une vie de famille. Ce n'est pas le cas, selon le président de la BSK E-Sport Team. "Je suis surtout sur Internet et je corresponds avec les autres membres par l'application Discord, ce qui fait que je n'ai même pas besoin de gérer tout ça avec un ordinateur", explique Rino. "En fait, mes tâches se rapportent plus au marketing, donc prendre les rendez-vous et contacter les sponsors", ajoute-t-il.
Des projets en bonne voie
Les sponsors justement, ne manquent pas pour l'équipe qui est en même temps une association. "Nous sommes soutenus par la Ville de Besançon, le Crédit Agricole Franche-Comté, le CIC de Pontarlier, mais aussi le E-Bar et la Ville de Besançon", s'enthousiasme Sylvain. "La Ville de Besançon nous a même accueillis sur ses salons, notamment celui de l'Etudiant, afin que nous puissions faire découvrir ce monde", relève le responsable associatif.
Si tout va bien, l'association doit s'installer à terme dans ce qu'elle appelle une "gaming-house". Il s'agit d'une maison spécialisée dans les jeux vidéo, qui serait installée dans le centre-ville de Besançon. Histoire que ces grands joueurs aient un lieu consacré à leur passion, comme cela est déjà le cas à Chambéry (Savoie), à Quimper (Finistère), à Dunkerque (Nord) ou plus près de nous, à Châlon-sur-Saône (Saône-et-Loire).