Pas de ski alpin aux vacances de Noël à cause du Covid-19. Oui, mais le Jura ne se limite pas à ses pistes de descente. Les professionnels du tourisme misent sur une offre très large des activités "neige" et surtout sur les espaces immenses, les paysages grandioses. Bref, un grand air vivifiant.
Oui, ils ont été déçus quand ils ont entendu le président de la République, Emmanuel Macron, annoncer que les remontées mécaniques resteraient à l'arrêt en décembre et jusqu'à mi-janvier sans doute, pour cause de Covid-19. Déçus et un peu en colère aussi : "Tout était prêt. On avait fait comme si..." raconte Sébastien Populaire, maire de Touillon-et-Loutelet, vice-président chargé du tourisme à la communauté de communes "Lacs et Montagnes du Haut-Doubs".
Et les professionnels se plaignent de cette uniformité, car toutes les stations sont condamnées de manière égalitaire comme si tous les massifs se ressemblaient. "Contrairement aux Alpes ou aux Pyrénées, nous, dans le Jura, on n'a pas de télécabines dans lesquels les skieurs sont entassés. C'est juste aux pieds des pistes, quand il y a de l'attente, que c'est serré. Mais on aurait pu s'arranger..." estime l'élu.
Sébastien Populaire pense même que des aménagements auraient pu être trouvés : "On aurait pu sur les télésièges, de 3 à maximum 6 personnes, n'occuper qu'un siège sur deux...". La rentabilité n'aurait pas été la même, l'attente un peu plus longue et à organiser... Tant pis. La décision du gouvernement semble irrévocable.
"Nous avons une forte identité nordique. C'est le moment d'en profiter"
Sébastien Populaire se veut optimiste : .. Notre atout ? C'est les grands espaces ! ". L'élu s'appuie sur... la saison estivale pour argumenter : "Avec nos paysages authentiques, notre air libre, le Haut-Doubs a été très recherché cet été. On a réalisé une bonne saison avec certains sites qui ont connu 30% d'augmentation de la fréquentation, comme le Fort Saint-Antoine, notre cathédrale à Comté !"."Embêtant mais pas catastrophique"...
Pour Gérôme Fassenet, conseiller départemental de Mont-sous-Vaudrey et chargé du tourisme au département du Jura, la saison d'hiver n'est pas à l'eau : "C'est embêtant mais pas catastrophique. On va limiter la casse et communiquer sur une offre très large. On va lancer un nouvel axe de communication....".
La preuve, très vite, l'accent est mis, sur Facebook par exemple, sur l'autre ski, le nordique, ou les activités liées à la neige... Pas de ski alpin , soit, mais le Massif du Jura rebondit et se dit que ses atouts peuvent être mis en avant. C'est le moment de saisir cette opportunité. Et Sébastien Populaire énumère :" Pas de ski alpin mais c'est possible de profiter de la neige avec le fond, les raquettes, les randonnées... ou juste des balades."
Jean-Pascal Chopard, directeur du Comité départemental du Tourisme du Jura, est un fervent défenseur de son département et du nordique :"Nos pistes de fond sont accessibles, magnifiques. Sur le Massif du Jura, notre département, plus le Doubs et même un petit bout de l'Ain, nous avons 2.500 kilomètres de pistes de ski de fond. Nous avons une offre bien supérieure à ce qui se fait dans les autres massifs..."
Il rappelle que, l'an dernier, pour Noël 2019, il n'y avait pas ou peu de neige. Les touristes étaient quand même là :"Dans le Jura, on ne vient pas que pour la neige. On vient pour se ressourcer, se reposer, se détendre... Même la partie non-enneigée, avec les lacs ou ailleurs, mérite le détour" argumente-t-il.
Et tous ces observateurs du tourisme sont unanimes. : la saison hivernale est lancée par les vacances de fin d'année, mais le gros du chiffre d'affaires est réalisé sur les quatre semaines des congés de février.
Et, à cette période, si tout va bien, les hôtels, bars et restaurants auront rouvert et les touristes auront du bon temps à rattraper.
A noter : l'émission "Dimanche en Politique" portera, ce dimanche 6 décembre, justement sur la fermeture des remontées mécaniques et la saison hivernale difficile ou pas pour le Massif du Jura. Rendez-vous à 11 h 25.