L’année 2022 a été la plus chaude jamais enregistrée, avec 33 jours de canicule. Et celles-ci risquent d’être de plus en plus fréquentes. Pour limiter l’impact des prochaines vagues de chaleurs dans votre maison, il faut se préparer le plus tôt possible. Une paysagiste livre quelques conseils pour atténuer les envolées du thermomètre dans votre jardin.
L’année 2022 aura été la plus chaude jamais enregistrée, elle aura notamment battu le record du nombre de jours de canicule en France, avec 33 jours de fortes chaleurs. Si l’on peut espérer que l’année 2023 sera plus clémente, les experts s’accordent à dire que ces phénomènes de températures extrêmes sont amenés à se reproduire.
Pour faire face à ces vagues de chaleurs, la meilleure précaution à prendre est d’optimiser son logement, notamment en entamant des travaux de rénovation thermique. Mais sans s’engager sur un chantier coûteux, il est aussi possible de prendre des mesures dès cet hiver, pour que le thermomètre ne s’affole pas (ou moins) aux abords de votre jardin et dans votre maison.
Clémence Galliot, paysagiste conseillère au CAUE (Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement) du Doubs livre quelques conseils pour se préparer aux canicules.
Éviter les espaces minéralisés autour de la maison
Pour vivre au mieux les vagues de chaleur, et améliorer son confort pendant les périodes estivales, un mot d’ordre : réduire les écarts de températures dans la maison et dans ses alentours. “Il faut essayer d’avoir le plus d’espaces non minéralisés possible autour de la maison” affirme Clémence Galliot. “Il faut essayer d’avoir des espaces désimperméabilisés au maximum”
“Quand on a un enrobé, ça crée une couche imperméable qui empêche les échanges gazeux et hydriques” explique la paysagiste. Autrement dit : sur les zones imperméables, où il n’y a pas d’évaporation possible, et où les pierres vont absorber la chaleur, le thermomètre peut s’affoler. C’est pour cela qu’en canicule, la température baisse plus rapidement sur du gazon que sur une terrasse. Il faut donc éviter au maximum de bétonner ses extérieurs.
Éclaircir les revêtements
Lorsque ces zones minéralisées et imperméables existent déjà (en terrasse, sur un balcon, etc), quelques astuces permettent de limiter les dégâts en termes de chaleur. La première : jouer sur les couleurs. Car elles ne se valent pas toutes.
“Si vous avez une terrasse qui est en gris foncé ou en noir, elle va absorber la chaleur et la restituer la nuit” confirme Clémence Galliot. “Ça va maintenir une enveloppe de chaleur autour de la maison”, qui l'empêchera, la nuit venue, de se rafraîchir comme elle le pourrait. Une solution rapide : peindre ces revêtements, volets et façades dans des couleurs plus claires. Du blanc ou un beige clair par exemple.
Créer de l’ombre
“À partir du moment où une installation fait de l’ombre sur une façade, c’est toujours intéressant” résume Clémence Gaillot. Sur les terrasses, les espaces minéralisés en général, les façades et les fenêtres : “ça peut être des voiles d’ombrages”, mais aussi un store, un store banne (il existe des modèles qui ne nécessite pas de perçage) ou des brises-soleil.
Là aussi, préférer des couleurs claires peut être judicieux pour limiter l’accumulation de chaleur.
Le plus efficace : planter des arbres
Ce n’est pas la solution la plus rapide, il faudra quelques années pour en ressentir les effets, mais c’est la plus efficace : planter des arbres.
“En plus de faire de l’ombre, l’évapotranspiration va rafraîchir l’air aux abords” expose la paysagiste du CAUE du Doubs. Autrement dit : “l’ombre que produit un bâtiment et celle que fait un arbre ne sont pas les mêmes”. L’arbre apporte de la fraîcheur, parce que de l’eau s’évapore à travers son feuillage.
Pour l’emplacement, privilégiez la façade ouest. “En été, le soleil d’ouest est le plus chaud, parce que c’est le plus rasant: c’est celui qui rentre le plus dans sa maison” explique Clémence Gaillot. La paysagiste conseille de privilégier les espèces caduques, dont le feuillage tombe à la fin de l’automne, pour conserver un apport de lumière en hiver.
Végétaliser les façades
Une dernière astuce pour éviter l’effet “four” sur les façades de sa maison ou de son balcon : végétaliser les murs. “On peut penser à une espèce de double peau végétale” esquisse Clémence Gaillot. ”On peut faire grimper des câbles sur sa façade, et y faire monter des végétaux, eux aussi caduques et qui disparaissent en hiver”. “Ça peut être un système d'accroches pour pendre un double câble, ou des structures légères et discrètes en hiver” décrit-elle.
Cette solution peut convenir à un balcon, car certaines plantes grimpantes, qui peuvent pousser rapidement, s'accommodent de la culture en pot. “Je conseille, si on en a la possibilité, de planter au maximum dans le sol” explique Clémence Gaillot, “mais si on n'a pas le choix, on peut utiliser des grands bacs en terre cuite”. En effet, “la terre cuite se gorge d’eau et elle va en restituer à la plante quand les températures se réchauffent”. Attention à choisir un grimpant qui résiste aux fortes chaleurs.
S’il n’est pas possible de percer les murs d’une façade, on peut se tourner vers des pergolas autoportantes, des grillages ou des treillis associés à des très grands pots.
Quant aux végétaux à privilégier, la paysagiste reconnaît avoir un faible pour le houblon : “c’est formidable, parce qu’en une année, elle peut pousser de 8 mètres, avec un couvert qui n’est pas totalement opaque mais qui apporte de l’ombrage”. D’autres plantes grimpantes peuvent pousser à des rythmes plus rapides encore.