Les pêcheurs s’inquiètent pour la survie des poissons du Doubs, en aval du Lac de Saint-Point. Ce vendredi, va être brutalement réduit. Une décision qui revient à l’Etat, pour maintenir l’alimentation en eau potable de plus de 10.000 foyers dans le secteur de Metabief.
Ce vendredi matin, élus, pêcheurs et syndicat des eaux recevaient un message de la Direction départementale des territoires (DDT) du Doubs : face à l’urgence, le débit sortant du lac de Saint-Point va être « sensiblement » diminué « avant ce week-end », c’est-à-dire dans la journée.
Le débit en amont du lac étant trop faible, celui-ci peinait à se remplir.
Préserver l'eau potable autour de Metabief
« L’alimentation en eau potable du Syndicat des eaux de Joux est menacée, précise le directeur de la DDT du Doubs, Christian Schwartz, la décision a été prise ce vendredi parce que la situation s’empirait. Nous avons eu connaissance de l’urgence de la situation ce matin. ». Il estime l’économie réalisée à la suite de cette décision à 40 000 mètres cubes par jour, soit l’équivalent de trois jours de consommation d’eau potable sur le secteur.Plus de 10.000 foyers sont concernés.
Les pêcheurs, eux, s’inquiètent de cette décision brutale : « il y aura de moins en moins d’eau et les poissons vont mourir », s’alarme Gérard Mougin, Président de la Fédération du Doubs pour la pêche et la protection des milieux aquatiques. « J’ai contacté la Préfecture pour demander à ce que la baisse du débit en aval du Lac de Saint-Point soit progressive, pas brutale, ce qui permettrait aux poissons de se déplacer, mais je n’ai pas eu de réponse. » Le pêcheur regrette aussi le très court délai dans lequel sa Fédération a été alerté : « si on n’avait été prévenus avant, on aurait pu organiser des pêches de sauvetage, mais ce week-end, on n’a pas d’équipes ».
Pontarlier sous pression
« Il y a des priorités et l’alimentation en eau potable est une priorité absolue », tranche Christian Schwartz.Les populations autour de Pontarlier pourraient-elles être affectées par la baisse du débit du Doubs dans cette zone ? « On suit de très près ce syndicat à la limite de la rupture. Il faut garder le maximum d’eau dans le lac pour alimenter ce secteur en eau potable en cas d’urgence », précise Christian Schwartz.