En difficulté financière et sportive, mais aussi boudé par une partie de ses supporters, le FC Sochaux vit un énième exercice difficile. Et rien n'incite à l'optimisme avant d'affronter Lille en Coupe de France ce lundi 7 janvier.
Dernier club franc-comtois en lice pour la Coupe de France, le FC Sochaux-Montbéliard joue ce lundi 7 janvier, face au LOSC pour les 32e de finales.
Les Dogues, étonnants dauphins du PSG en Ligue 1, enchaînent les victoires cette année après une dernière saison cauchemardesque. En plus d'affronter un club de division supérieure, le FCSM sera privé de cinq joueurs.
Les Espagnols quittent le navire
Racheté en 2015 par le Chinois Li Wing Sang pour sept millions d'euros, le club avait confié en avril 2018 sa gestion aux Espagnols du groupe Baskonia Alavès pour trois saisons. "Notre objectif est de devenir propriétaire du club, c'est pour cela que nous sommes ici. Pour commencer le travail de restructuration", avait déclaré le directeur général de Baskonia, Haritz Kerejeta, en juin lors d'une conférence de presse. Il expliquait aussi que Sochaux avait enregistré un déficit structurel de 35 millions d'euros sur les dix dernières années.
Pourtant sept mois seulement après leur arrivée, les dirigeants espagnols s'apprêtent, faute d'avoir pu racheter le club, à quitter le Doubs.
Si le club n'a pas communiqué officiellement, Haritz Kerejeta l'a confirmé sur les ondes de France Bleu Belfort. "En septembre, nous avions déjà exprimé notre impatience sur ce dossier et nous n'avons finalement pas eu de réponse. Il nous est donc impossible de continuer à mener à bien notre projet pour le club dans de telles conditions", a-t-il confié.
Guère convaincu par les premiers résultats, le président Li Wing Sang avait d'ailleurs marqué une première rupture dans le pacte sino-basque en renvoyant fin novembre José Manuel Aïra, l'entraîneur intronisé par Baskonia, pour le remplacer par Omar Daf, figure historique du club.
La menace de la DNCG plane toujours
Sur le terrain, il y a urgence pour le club, 16e de Ligue 2, avec trois petits points d'avance sur la place de barragiste. A la tête d'un groupe cosmopolite très largement renouvelé cet été, Omar Daf espère encore enregistrer quelques arrivées. Mais qui et avec quels moyens? La marge de manoeuvre du club, interdit de recrutement onéreux, reste réduite.
"Le président va valider les choix que l'on va faire. On a une équipe très jeune. Pour bonifier tout cela, il faut des cadres. En priorité, des joueurs qui connaissent le championnat. Après, aura-t-on les capacités de le faire ? Des équipes ont davantage de moyens que nous. On fera avec nos moyens en essayant d'être le plus fin possible sur ces choix", veut croire l'entraîneur.
Et si d'aventure Sochaux s'en sortait sur le rectangle vert, rien ne garantit que cela suffirait. Sanctionné par le gendarme financier du football (DNCG) d'une rétrogradation en National à titre provisoire fin novembre, comme en 2017, le club affiche un déficit estimé par la presse aux alentours des six millions d'euros.
Vers une nouvelle vente du club ?
Dans cette lutte pour le maintien, le FCSM devra composer sans ses ultras. Ils boycottent les rencontres de l'équipe professionnelle depuis le début de saison au profit des U19, plus représentatifs de l'histoire du club et sa formation.
Et malgré de multiples appels du pied, notamment de Daf lors de son intronisation, les ultras n'en démordent pas. Comme ils l'expliquaient par communiqué récemment: "non, nous ne reviendrons pas encourager cette équipe. Ni de sitôt d'ailleurs - à moins que le départ des indésirables (Li Wing Sang et Baskonia) soit prévu incessamment sous peu ? Ce qui, en effet, changerait la donne."
La question d'une nouvelle vente du club, véritable serpent de mer, sera forcément posée à Li Wing Sang qui doit s'exprimer ce mercredi afin de faire le point sur la situation du plus ancien club professionnel français.