Au regard des bons résultats de Stellantis, le syndicat CGT appelle les salariés du site de Sochaux (Doubs) à débrayer ce mardi 20 septembre pendant les pauses-repas pour demander une hausse des salaires et de meilleures conditions de travail.
La CGT ne souhaite pas une prime mais une augmentation de salaire de 400 euros nets. « On ne veut pas quelque chose d’aléatoire, d’irrégulier mais une augmentation car ça compte aussi pour notre retraite. Stellantis a réalisé d’excellents résultats cette année », résume Jérôme Boussard, secrétaire Général CGT PSA site de Sochaux et responsable de la communication CGT PSA du site de Sochaux.
Au premier trimestre 2022, Stellantis a réalisé un chiffre d’affaire de 88 milliards d’euros, en hausse de 17 % par rapport au premier semestre 2021. Son bénéfice net s’élève à plus de 8 milliards d’euros (+34 %). « Actuellement, à cause des vendredis chômés liés aux manques de semi-conducteurs, les salariés perçoivent 84% de leur salaire net ce qui représente une perte d’argent estimée entre 100 et 150 euros par mois. Nous, on veut être payé à 100 % » réclame Jérôme Boussard.
Réunion le 27 septembre entre direction et syndicats
Le 27 septembre est prévue à Sochaux une réunion entre les syndicats et la direction de Stellantis portant sur la prime Macron. Hors la prime, c’est justement ce que ne veut pas la CGT. « Il n’y a rien à attendre de cette réunion, ils vont commencer par nous proposer une prime au plus bas, et puis ils vont l’augmenter nous on veut du cash qui tombe chaque mois » argumente de nouveau Jérôme Boussard, secrétaire Général CGT PSA site de Sochaux. Alors le syndicat réagit maintenant et appelle les salariés de Stellantis Sochaux à faire grève ce mardi 20 septembre pendant les pauses-déjeuners c’est-à-dire à 11h10, 19h10 et 2h20, « les salariés voteront la poursuite ou pas de la grève » lance Jérôme Boussard, du syndicat CGT.
Du côté du Force Ouvrière, le syndicat préfère attendre les propositions de la direction du 27 septembre. « Nous avons adressé un courrier à la RH le 14 septembre avec comme ultimatum la date du 29 septembre. Si nous n’avons pas satisfaction à cette date alors nous appellerons à un débrayage ou à un blocage du site à partir du 30 septembre mais pour l’heure on attend la réunion du 27 » déclare Eric Peultier délégué syndical Force Ouvrière (FO).
D’autres sites français en grève
Depuis vendredi, plusieurs usines du groupe Stellantis en France sont touchées par des mouvements de grève pour demander des mesures améliorant le pouvoir d'achat. Le premier site à se mettre en mouvement a été celui d'Hordain (Nord) où depuis vendredi, « environ 500 personnes », soit « 150 ouvriers par équipe », ont fait grève tous les jours selon des sources syndicales. « La production est paralysée dans cette usine qui fabrique des petits utilitaires comme le Peugeot Expert », affirme Jean-Pierre Mercier, figure syndicale du groupe qui se présente comme le porte-parole de la CGT Stellantis. L'usine de moteurs de Douvrin (Pas-de-Calais) a elle débrayé pendant deux heures samedi matin, toujours selon la CGT.
Lundi matin, c'est à Valenciennes (Nord), dans l'usine de boîtes de vitesses, qu'une soixantaine d'ouvriers ont cessé le travail.
La direction de Stellantis reconnaît que les deux dernières années ont été compliquées pour les salariés entre le Covid-19 et la crise des semi-conducteurs mais « il y a eu un engagement en juin pour prendre rendez-vous en septembre afin d'ouvrir une réunion sur les salaires, c'est ce qui a été fait », a répondu une porte-parole du groupe à l’AFP.