L'usine automobile Stellantis de Mulhouse (Haut-Rhin) arrêtera son travail de nuit début mars 2024, une décision liée à la baisse du marché européen qui entraînera la suppression de 600 emplois d'intérim sur l'ensemble du site, a-t-on appris mercredi 24 janvier de source syndicale.
En avril 2023, l'usine de Sochaux dans le pays de Montbéliard avait stoppé le travail de nuit. 750 opérateurs étaient alors concernés. Des intérimaires dont les contrats n'ont pas été renouvelés et des CDI qui devaient basculer en horaire de journée. C'est le même scénario qui va toucher l'usine voisine de Mulhouse.
"La direction de Stellantis Mulhouse a informé les représentants du personnel, lors du CSE (Comité social et économique) du 24 janvier 2024, de l'arrêt de la demi-équipe de nuit à partir du 4 mars", a annoncé la section CFE-CGC dans un communiqué, précisant que "près de 600 postes seront supprimés".
600 personnels concernés
Ces suppressions concernent des emplois d'intérimaires, au sein de la demi-équipe de nuit ainsi que dans les équipes de journée pour y laisser la place aux salariés permanents de nuit à reclasser, a précisé Ronald Laventin, délégué CFDT, qui les a chiffrées à "630". Elles interviendront au fur et à mesure de l'arrivée à échéance des contrats d'intérim, ont précisé la CFE-CGC et la CFDT.
Contactée par l'AFP, la direction du site a confirmé la décision d'arrêt de la demi-équipe et sa date d'effet, sans pouvoir annoncer un nombre des suppressions, "qui est en train de se chiffrer", a dit son porte-parole.La mesure constitue "une adaptation de l'organisation de la production à l'évolution à la baisse des marchés", a souligné le porte-parole.
Une baisse de la production des voitures
Le site de Mulhouse ramènera la cadence quotidienne du site de 1.030 à 830 véhicules, Peugeot 308 berline et break en motorisation thermique, hybride rechargeable et électrique, Peugeot 408 et 508 et DS7 thermiques et hybrides.
Selon les syndicats, ce ralentissement d'activité résulte de l'accumulation de plusieurs facteurs. Au recul tendanciel du marché européen, s'ajoutent "la situation géopolitique et les prochaines élections, la baisse ou l'arrêt des aides financières en Europe pour les véhicules électriques et hybrides notamment en Allemagne, ainsi qu'une concurrence tarifaire agressive", a énuméré la CFE-CGC. "La direction a voulu prendre ses précautions" face à ce contexte, a observé Laurent Gautherat, délégué CFE-CGC du site.
La demi-équipe à Stellantis Mulhouse avait été installée fin août 2022. Son arrêt "ne remet pas en cause les embauches en CDI, au nombre de 112, qui sont programmées sur le site cette année", a souligné le porte-parole de Stellantis Mulhouse. Le site ramènera son nombre d'intérimaires "à un millier", pour un effectif de 4.300 salariés permanents, a relevé M. Laventin.
Avec AFP