Tanie et Lugo sont arrivés dans leur nouvelle tanière, deux ours recueillis par un zoo refuge s'installent à Vallorbe

Le parc animalier du Mont d'Orzeires à Vallorbe (Suisse) a deux nouveaux pensionnaires. Deux ours, un mâle de 9 ans et une jeune femelle de 14 mois, ont débarqué mercredi 17 avril 2024 à Juraparc. Ils avaient été recueillis par un zoo refuge près de Chartres (Eure-et-Loir).

"Ils vont très bien, la petite a pris ses repères, elle a moins peur, elle a mangé des fraises", sourit Christophe Chapuis."Cela faisait 23 ans qu'on n'avait pas accueilli de nouveaux ours ici", assure le copropriétaire et directeur du parc animalier du Mont d'Orzeires à Vallorbe (Suisse). Originaire de Valdahon (Doubs), le Franc-comtois est arrivé à Juraparc comme cuisinier il y a 34 ans avant d'en prendre les rênes en 2017.

Après neuf heures de voyage, de longues formalités douanières et une arrivée sous la neige, Tanie et Lugo ont découvert mercredi 17 avril 2024 leur nouvelle tanière. Un sacré périple pour le mâle de 9 ans et la petite femelle de 14 mois qui avaient été recueillis par le zoo refuge La Tanière, située à Nogent-le-Phaye, près de Chartres (Eure-et-Loir).

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Les premiers pas de l'oursonne Tanie dans son enclos à Jurapac. ©Sophie Fernandes-Petitot/La Tanière

"On les a mis en boîte vers 8 h 30 et on a pris la route à 9 h, alors oui, c’est long et ils ont bien bougé dans leur caisse au début du voyage : ce sont des ours", raconte Francine Violas aux 24 heures de Lausanne. "Mais quand on voit l’environnement qui les attend ici, on sait que ça valait la peine", ajoute celle qui a fondé La Tanière en 2017 avec son mari Patrick.

Lugo était devenu "sans domicile fixe", après la fermeture en 2020 de la Maison de l'ours de Saint-Lary (Hautes-Pyrénées) où il vivait, explique à France 3 Franche-Comté Sophie Fernandes-Petitot, responsable communication de La Tanière.

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Tanie, elle, avait été confiée en mai 2023 au zoo refuge du centre de la France par le gouvernement de Lettonie. L'oursonne était orpheline, sa mère ayant sans doute été abattue par des braconniers. Elle avait été découverte et capturée par les autorités du pays balte, alors qu'elle rôdait près des habitations. "Mais le zoo de Riga n'avait pas les installations et les soigneurs nécessaires pour s'en occuper", précise Sophie Fernandes-Petitot.

Réensauvagement impossible

Il était trop tard pour Lugo et les démarches pour Tanie n'ont pas abouti.  Le"réensauvagement" des deux plantigrades était impossible. Il fallait donc leur trouver un lieu d'accueil. La réserve zoologique suisse, à quelques kilomètres de Pontarlier (Doubs), s'est vite imposée. "Nos fondateurs ont trouvé que c'était le lieu idéal", confirme Sophie Fernandes-Petitot.

C'est une belle solution d'accueil. C'est un endroit où les enclos sont grands, où les animaux ne sont pas contraints de se présdenter au public. Ils peuvent rester cachés dans leur tanière ou derrière les arbres. Et c'est un environnement plus proche de leur milieu d'origine que l'Eure-et-Loir, dans lequel ils vont pouvoir retrouver leurs atitudes naturelles.

Sophie Fernandes-Petitot, responsable communication de La Tanière-zoo refuge.

"Ici c'est un parc animalier, assure Christophe Chapuis. Chaque animal dispose d'un demi-hectare pour lui tout seul. Parfois les visiteurs ne les voient pas."  Le directeur de Juraparc se félicite surtout de l'arrivée de la jeune femelle et espère qu'elle s'acclimatera rapidement. "Après le décès de notre femelle Ursina l'an dernier, on recherchait une petite oursonne."

L’arrivée de Tanie et Lugo porte à quatre le nombre d’ours à Juraparc. Ils ont rejoint Georges, âgé de 26 ans, et Kupa, le premier des quinze oursons nés sur le site en 2004. Le parc héberge également cinq loups, treize bisons, six cerfs ainsi que quatre moutons, trois alpagas et une dizaine de colombes dans sa mini-ferme.

"La même philosophie"

"Juraparc a la même philosophie que la nôtre" insiste Sophie Fernandes-Petitot. On est un parc à part. Même si on a la dénomination de zoo, on est avant tout un refuge. On n'opère que des sauvetages." La Tanière recueille des animaux meurtris pour tous les motifs : trafic animalier, abandon, maltraitance, élevage illégal. Des animaux en retraite du spectacle aussi (cirque, cinéma ou publicité), ou en retraite des laboratoires de recherche médicale.

Sur place, il est possible de découvrir près de 600 animaux de 80 espèces différentes. "On essaie de les retaper et de les replacer quand on le peut. Mais pour ceux qui restent, le but de la Tanière, c'est aussi de faire de la pédagogie, sans militantisme, auprès des visiteurs et notamment auprès des plus jeunes, pou ne pas reproduire les mêmes erreurs." Voilà pourquoi chacun d'entre eux est baptisé et que le public peut apprendre l'histoire personnelle de chacun. Une histoire qui s'écrit désormais dans le Jura vaudois pour Tanie et Lugo.

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