Depuis le 18 août, les quatre départements de Franche-Comté sont placés en vigilance orange canicule. Un épisode météorologique inédit par sa périodicité, mais qui devrait néanmoins s'effacer dans les prochains jours après des phénomènes orageux.
Six jours. Six jours que les quatre départements franc-comtois sont officiellement placés en vigilance orange contre la canicule par Météo France. Comme la plupart du territoire français, notre Franche-Comté est soumise à de fortes chaleurs depuis bientôt une semaine.
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Un épisode météorologique inédit par sa périodicité, mais qui devrait néanmoins s'effacer dans les prochains jours. Gabriel Chamoulaud, météorologue pour Météo-France Nord-Est et Ilyes Ghouil, fondateur du site spécialisé Météo franc-comtoise, font le point pour France 3 Franche-Comté.
Des orages pour chasser la canicule
C'est sans doute la question que tout le monde se pose à l'heure actuelle. Quand est-ce que le mercure reviendra à des températures "normales". "La canicule devrait prendre fin dans deux jours, dans la journée du vendredi 25 août" explique Ilyes Ghouil.
Jeudi 24 août, on aura encore des températures qui seront en moyenne autour de 35 degrés, avec un pic à 38 à Lons-le-Saunier (Jura). Mais des courants d'air frais arriveront des îles britanniques dans la journée, entraînant des orages qui évacueront le dôme de chaleur vers l'Europe centrale.
Ilyes Ghouil,créateur du site Météo Franc-Comtoise
Cette baisse des températures sera accentuée de jour en jour. "On perdra environ 5 degrés du jeudi 23 au samedi 24 août" commente Gabriel Chamoulaud, météorologue pour Météo-France Nord-Est. Pour rappel, le département du Jura a placé en vigilance jaune orage ce mercredi 23 août.
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"Et même chose du 24 au 25 août. Si on veut comparer, la température chutera en moyenne de dix degrés en deux jours" ajoute le météorologue. "L'explication : les orages et précipitations vont faire revenir les températures à leur niveau habituel, qui est bien éloigné de ce qu'on connaît actuellement, d'où cette différence drastique". La semaine prochaine, le mercure devrait ainsi se stabiliser autour des 20-24 degrés en plaine.
Pourquoi cette canicule d'août 2023 a-t-elle été difficile à prévoir ?
"C'est vrai que nos scénarios originels prévoyaient plutôt une sortie de canicule mardi 23 et mercredi 24 août" confesse Gabriel Chamoulaud. "Le week-end dernier, selon nos prévisions, il y avait même 80 % de chances pour que les températures se rafraîchissent autour de mercredi. Mais bon, que voulez-vous, la météo n'est pas une science exacte".
Qu'est-ce-qui explique ce retard ? "Pour chasser le dôme de chaleur, il faut l'arrivée de dépressions, c'est-à-dire que la pression de l'atmosphère soit basse, avec du vent ou des précipitations" reprend Ilyes Ghouil. "Et ces dépressions mettent du temps à arriver des îles britanniques, laissant le dôme de chaleur en place. Le déplacement est plus lent que prévu, d'où ce petit décalage".
Une canicule record dans notre région ?
À cette question, nos deux experts répondent par la négative. "Si sur le plan national, on bat certains records, ce n'est pas le cas en Franche-Comté" précise Gabriel Chamoulaud. "En journée, il a fait plus chaud en 2003 ou en 2019, où on était passé au-delà des 40 degrés" rajoute Ilyes.
Ici, on a eu la chance d'avoir un petit vent du Nord qui a repoussé les températures extrêmes, les 38-40 degrés, vers la région lyonnaise.
Ilyes Ghouil,fondateur du site Météo Franc-comtoise
Pour rappel, le record absolu a été établi en 2003 : 41,5 degrés à l'ombre à Bucey-les-Gy (Haute-Saône), le 8 août de cette année, et la même chose à Arc-et-Senans (Doubs) cinq jours plus tard. "En juin 2023, on avait aussi eu un phénomène plus important sur la longueur, avec un mercure au-dessus des 25 degrés pendant plus de 40 jours" complète le fondateur de Météo Franc-comtoise.
Des phénomènes tardifs plus fréquents à cause du réchauffement climatique ?
Malgré tout, cette canicule d'août 2023 est historique pour d'autres raisons. "Elle se démarque pour sa périodicité" rappelle Ilyes. "Sur la dernière décade d'août, c'est la première fois qu'on a des températures aussi élevées. Ce côté tardif et en même temps intense, on n'avait jamais connu ça ici".
Un nouveau phénomène qui pourrait s'accentuer dans les années à venir, à cause du réchauffement climatique. "L'apparition des dômes de chaleur est facilitée par la hausse globale des températures" conclut Gabriel Chamoulaud. "Donc ces canicules de fin d'été pourraient bien se reproduire, avec plus d'intensité".
