Témoignages. "Avec le N1, le moral revient" : hôtels, restaurants, cafés... Après le maintien du FCSM, le soulagement des commerces

Publié le Écrit par Antoine Comte

Depuis le 17 août 2023, le FCSM est officiellement maintenu en N1, statut professionnel en poche. Une nouvelle qui a ravi le peuple Jaune et Bleu mais également la plupart des commerces du Pays de Montbéliard, qui profitent indirectement de l'activité économique amenée par le ballon rond.

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"Cette journée du 17 août 2023, on s'en souviendra longtemps". 24h ont passé et Metin Ceyhan n'est toujours pas redescendu de son petit nuage. Depuis 23 ans, l'homme gère la brasserie 1801, "la plus grosse terrasse de Montbéliard" comme il l'annonce fièrement. 160 places assises, acquises depuis des années aux supporters du FCSM les soirs de matchs.

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Ici, le FC Sochaux est une religion. L'annonce du maintien in extremis du club en N1, jeudi 17 août 2023, a donc été vécue comme une libération. "Aujourd'hui, tout le monde a le sourire. Le FCSM, c'est notre patrimoine à tous" reprend Metin. "On est fier de notre équipe, elle fait vivre notre ville, notre région. Pour nos jeunes, c'est aussi une entité à laquelle s'attacher. Le lion croque toujours".

On est soulagé, heureux. Imaginez, pour les matchs à 18h, on avait des gens qui arrivaient dès 11h, en famille, pour manger ici le midi. Puis ils flânaient en terrasse l'après-midi, avant d'aller au stade, et étaient rejoints par de nombreux supporters venant boire un coup avant la rencontre. Avec le dépôt de bilan, on aurait perdu tout ça.

Metin Ceyhan,

gérant de la Brasserie 1801, à Montbéliard

Et même si la N1 dispose d'une exposition médiatique moins forte que la Ligue 2, Metin Ceyhan en est persuadé : "des recettes, il y en aura". "On conserve 18 matchs à domicile. " reprend-il. "Si on était reparti en Régional, ça aurait été le néant. Là, on a un objectif, celui d'être de retour en Ligue 1 en 2028, pour les 100 ans du club. Supporters, élus, entreprises, anciens joueurs... Ici, tout le monde est motivé".

"Au moins, on ne repart pas de 0"

Même son de cloche du côté de Julien Fayard, patron de la Brasserie du 7e Art, à Audincourt (Doubs), et président des RCMA (Restaurateurs et cafetiers de Montbéliard et son agglomération). "On va construire une statue à M.Plessis" s'esclaffe-t-il. "Plus sérieusement, j'étais en réunion lorsqu'un collègue est venu téléphone en main en nous criant que le FCSM était sauvé. Tout le monde a pris une petite bière".

Un enthousiasme justifié par la place du FC Sochaux dans la région. "C'est d'abord une fierté d'avoir un tel club sur notre territoire. Et puis c'est un élément phare du tissu économique. Cafetiers, restaurateurs, hôtels, tourisme, supermarchés... Tout le monde profitait de l'afflux des supporters les week-ends".

A titre personnel, dans ma brasserie du 7e Art, on est proche du centre de formation de Seloncourt. On avait souvent des familles de jeunes joueurs qui venaient vers 21h, 21h30. Savoir que le centre va rouvrir, c'est une vraie libération.

Julien Fayard,

patron de la Brasserie du 7e Art, à Audincourt, et président des RCMA (Restaurateurs et cafetiers de Montbéliard et son agglomération)

Julien Fayard en est persuadé, "les commerces vont redémarrer doucement en profitant de la ferveur du nouveau projet, avec des entrepreneurs locaux. Et puis il y a une grosse différence entre le N1 et le dépôt de bilan. Là, on ne repart pas de 0. On va rencontrer des équipes plus prestigieuses, avec une plus grande ferveur. C'est le début de quelque chose".

Le président des RCMA pointe également un autre avantage de ce maintien en N1 : les matchs se joueront toujours à Bonal. "Et ça fait toute la différence", explique-t-il. "Entre les petites entreprises du pays, beaucoup d'affaires se faisaient dans les loges du stade. Il y avait toute une petite vie économique là-bas. Ça aussi, cela continuera".

Un engouement autour du stade Bonal, c'est en tout cas tout ce qu'espère Ferdinand Roth. L'an dernier, le sexagénaire avait investi 300 000 euros pour reprendre toute la restauration et les 17 buvettes du stade. Un contrat de quatre ans, brusquement menacé lorsque le club frôlait le dépôt de bilan. "Aujourd'hui, je suis rassuré" confie le principal intéressé. "Je n'ai pas encore de messages de la nouvelle direction, mais je me tiens prêt à continuer ma mission, tout en adaptant l'offre de restauration à la N1, bien entendu".

Je continue à jouer la carte FCSM à fond. Hier, j'ai vu des centaines de personnes au stade. J'espère que les gens continueront à se mobiliser. Il y a quelques jours, je cherchais un nouveau travail, à 60 ans, pour rembourser mes dettes. Si tout va bien, je devrais m'en sortir.

Ferdinand Roth,

propriétaire des buvettes du stade Bonal

Les hôtels de Montbéliard peuvent, eux aussi, desserrer les dents. "Attention, le combat ne fait que commencer" prévient Alix Gauer, directeur de l'Ibis Styles de Montbéliard. "Mais on souffle enfin. On a vécu une période de stress intense. Ce club, c'est l'image de la région, ce sont des emplois dans les hôtels et restaurants, des promesses de fréquentations. Avec la N1, le moral revient".

Lui qui accueillait médias et arbitres dans son établissement depuis plusieurs saisons pourra continuer, tous les 15 jours, "à compter sur cette clientèle un peu spéciale, même s'ils seront sans doute moins nombreux qu'en L2".

"Grâce à Plessis, Sochaux revit"

"Je pense aussi aux chaînes de restauration rapide présentes près de Bonal" reprend Alix Gauer, également président de l'office de tourisme de Montbéliard et de la fédération des commerçants du Pays de Montbéliard. "On a un Quick et un McDonald's. Eux faisaient un chiffre d'affaires impressionnant les soirs de matchs. Au moins, leur activité ne s'arrêtera pas du jour au lendemain".

Petit clin d'œil de l'histoire, c'est d'ailleurs à l'hôtel Ibis de Montbéliard que loge depuis le début de semaine Jean-Claude Plessis, l'homme à l'origine de "l'opération N1" couronnée de succès. "Je brûlais d'envie de lui demander des nouvelles, savoir si c'était bon ou pas" souris Alix Gauer. "Mais je me suis retenu, il ne fallait pas le perturber. J'ai bien fait. Grâce à lui, Sochaux revit". Et c'est bien là l'essentiel.

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