Jeudi 17 août, la DNCG émettait un avis favorable pour maintenir le FC Sochaux en N1. Quelques minutes après cette décision, Jean-Claude Plessis et Pierre Wantiez, les deux hommes à l'origine du projet "FCSM 2028", se sont présentés en conférence de presse.
Ce sont deux hommes aux traits tirés mais aux sourires francs qui se sont présentés jeudi 17 août, vers 17h, dans la salle de presse du stade Bonal. Jean-Claude Plessis, ancien président du FC Sochaux de 1999 à 2008, et Pierre Wantiez, son fidèle bras droit, ont remporté "une première victoire".
Trois mots que le peuple Jaune et Bleu attendait depuis des semaines, synonymes de maintien en N1 pour la saison 2023-2024. Quelques minutes plus tôt, en effet, la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), le gendarme financier du football français, émettait un avis favorable quant à la participation du FCSM au championnat de National 1. Une décision validée par la Fédération française de football vers 19h45. "Un petit miracle", inimaginable il y a encore deux semaines.
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Retrouvez ci-dessous l'essentiel de la première conférence de presse des Jaune et Bleu version "FCSM 2028" :
Les dessous du projet "FCSM 2028"
Jean-Claude Plessis : Il y avait tellement de difficultés pour y arriver. Pierre (Wantiez, NDLR) a été exceptionnel. On avait un très bon dossier, très équilibré, avec des investisseurs franc-comtois, de chez nous. Ce sont des gens de qualité. La preuve, la DNCG les a questionné, et tout s'est bien passé.
Notre dossier était très clair, la DNCG n'a pas eu beaucoup de choses à gratter. C'était un rêve d'arriver là et de "gagner", si je peux me permettre l'expression. Je dédie cette victoire aux salariés du club, à tous les supporters et à tout le peuple franc-comtois en général. Le FCSM est une institution. Et il survivra.
Pierre Wantiez : On s'est lancé dans ce projet "FCSM 2028" brutalement, sur un coup de tête. Personne ne nous voyait gagner mais on est parti quand même et on y arrivé. Jean-Claude Plessis m'a appelé le 2 août en me disant : "on n'a pas le droit de ne pas essayer". J'avais décidé de prendre ma retraite mais bon, c'est Sochaux.
On a eu des hauts et des bas. On a eu très peur quand certains préconisaient de placer le club sous sauvegarde. On a aussi eu des gros doutes lorsqu'un investisseur majeur s'est retiré sans prévenir. Mais petit à petit, on a ressenti des vibrations positives.
Un des déclencheurs a été notre candidature pour la N1, envoyée à la FFF mercredi 10 août. On avait pu racheter le club à Nenking. Et sans le groupe chinois, qui agissait comme un repoussoir pour de nombreux investisseurs, les choses se sont accélérées.
Pierre Wantiez,futur directeur général du FC Sochaux
C'est la première fois qu'on assiste à un sauvetage aussi collectif. On reçoit encore aujourd'hui des gens qui veulent participer au projet. Les collectivités ont répondu présent car elles savent ce que représente le club dans l'univers franc-comtois.
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Il faut saluer également l'action de Sociochaux. Ils ont récolté plus de 500 000 euros et nous ont fléché de gros investisseurs. Depuis 15 jours, on a rencontré aucun obstacle à notre projet. L'association FCSM a freiné sa procédure de sauvegarde, les collectivités nous ont offert des délais et nous ont voté des subventions exceptionnelles. Collectivement, ça fait une belle histoire.
Jean-Claude Plessis : Ce matin, je savais que le dossier était bon mais j'étais un peu stressé. L'audition s'est globalement bien passée. Je pense que les Franc-Comtois attendaient des gens comme nous. Ce club a été mis à sac pendant 10 ans par des propriétaires qui l'ont malmené. Si je me suis battu, c'est pour rendre ce club aux locaux. Et croyez-moi qu'on va trouver des autres partenaires pour continuer notre démarche.
Je vais prendre la présidence à temps plein, et je serai présent tous les jours. Je n'avais pas prévu ça (rires)
Jean-Claude Plessis,ex et futur président du FCSM
Pierre Wantiez : Nous nous réunirons bientôt en assemblée générale pour désigner un organigramme administratif et opérationnel. Je peux déjà vous dire que Jean-Claude Plessis sera à la présidence, et moi-même au poste de directeur général. Mais nous ne toucherons pas au secteur sportif.
Quid du secteur sportif ?
Pierre Wantiez : J'ai dit à Oswald (Tanchot, entraîneur du FCSM, NDLR) qu'il pouvait se projeter sur les semaines et les mois à venir. Julien Cordonnier, notre directeur sportif, a beaucoup travaillé sur le recrutement. Les deux vont rester avec nous. Au niveau de l'effectif, on a une première dead line : les joueurs qu'on doit aligner contre le Red Star, le 25 août, doivent avoir signé un contrat avec nous avant dimanche soir. Pour notre premier match à domicile, on va pousser pour que ce soit le vendredi 1er septembre, mais ça risque de coincer avec le diffuseur. On verra bien.
L'objectif, c'est de ne pas descendre à l'issue de cette saison. L'idéal serait de monter directement en Ligue 2, mais on ne fait aucune promesse. On a la chance d'avoir un staff qui connaît bien la N1 et qui a travaillé avec le groupe depuis déjà quelques semaines. Tout est donc possible.
Jean-Claude Plessis,ex et futur président du FCSM
Sur les premiers matchs, on va sans doute manquer d'osmose, de préparation athlétique. Et on devra faire face à calendrier compact avec probablement six matchs à jouer en septembre. Mais on va affronter cette réalité sportive, après avoir fait face à la réalité économique.
Des encadrements financiers imposés par la DNCG
Pierre Wantiez : Au niveau du recrutement, on a demandé à Julien et Oswald comment ils voyaient leur effectif. On a ensuite déterminé une masse salariale pour chaque poste. On ne va pas se mentir, l'argent reste un problème. Nous avons repris le club avec des dettes. La DNCG nous imposera un contrôle attentif sur les salaires et les transferts. Mais on arrivera à construire une équipe compétitive. Notre retard n'est pas irrattrapable.
On a un montant total des salaires qu'on ne pourra pas dépasser. Mais on peut très bien rester dans les clous tout en gardant tous les joueurs présents actuellement dans l'effectif. De plus, on a la possibilité de recruter les joueurs dont Oswald et Julien ont besoin. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle. On sait qu'on va souffrir. Mais il faut regarder où on était il y a encore quelques semaines.