La communauté de communes du Val Marnaysien à cheval entre Doubs et Haute-Saône expérimente en ce mois de juin une piscine mobile. Sur remorque, elle va permettre aux enfants du secteur d'apprendre les bases de la natation.
Un camion de 8 mètres aux couleurs bleu. Impossible de le rater. Cette piscine mobile est installée à quelques mètres de l’école de Recologne. À l’intérieur, les enfants progressent de jour en jour. Durant 10 jours, ils vont passer une heure par jour dans l’eau. Il y a encore 5 jours encore Lucas ne mettait pas la tête sous l’eau, aujourd’hui, c’est un jeu d'enfant . “Avant, je ne savais pas nager, maintenant, je nage même ou je n’ai pas pied” nous confie toute heureuse cette petite fille.
À l’intérieur, le bonnet de bain est de rigueur. Et le maître nageur aux petits soins. “J’ai accès à l’eau, je suis à hauteur des enfants. Ce qui change aussi, c’est l’aspect intimiste, là, on a un groupe de cinq enfants. Je vais pouvoir individualiser, corriger chaque enfant, prendre le temps, c’est super agréable” précise Marie-Charlotte Munnier, maître nageuse.
Apprendre à nager, une obligation à l’école
Apprendre à nager à tous les élèves est une priorité nationale, inscrite dans le socle commun de connaissances et de compétences, précise le ministère de l’Éducation. Cet apprentissage commence à l'école primaire et, lorsque c'est possible, dès la grande section de l'école maternelle. Certains enfants n'ont pas la possibilité de suivre cet enseignement. Quand les beaux jours arrivent, des enfants sont victimes de noyade. 50 enfants de moins de 13 ans trouvent la mort chaque année en France. Ce fut le cas, en juin dans les eaux du bassin de Champagney en Haute-Saône où une petite fille de 11 ans a sombré.
Du 10 juin au 5 juillet, cette piscine mobile de la société Aqwaitineris est expérimentée pour la première fois en France en zone rurale. L’objectif est que 30 gamins, de la grande section au CP-CE1, sortent de ce cycle en sachant nager. “On sait que 40 à 50% des enfants qui arrivent en 6e ne savent pas nager" précise le président de la communauté de communes.
"On a une seule classe qui emmène les enfants à la piscine dans la ville voisine de Gray, pour des raisons de transport et de coût" explique Thierry Malezieux, président de la communauté de communes. Il croit en la formule, et souhaiterait acheter le camion pour le mutualiser ensuite avec d’autres communes, des centres périscolaires, pourquoi pas des kinés. Coût de l’investissement 650.000 euros. Après les subventions, la communauté de communes pense n’avoir à charge que 20% de cette somme.