Une association expose des saisies douanières au Locle (canton de Neuchatel) pour inciter la population à s'informer avant de ramener un animal ou un objet de vacances. En Suisse comme en France, l'importation des espèces protégées est strictement encadrée : on peut se faire confisquer un iguane comme des pinceaux de maquillage à la frontière.
Ces iguanes rhinocéros ont été confisqués par la douane suisse. “Ce sont sûrement des animaux braconnés. On n’a pas plus d’informations. On sait seulement qu’ils ont été saisis par les autorités”, détaille Carlos Rodrioguez en caressant la tête du reptile caribéen.
Carlos et Sandrine Rodriguez ont fondé le Refuge reptiles reptiliens au Locle, en Suisse près de la frontière française. Cette association recueille des animaux maltraités ou saisis aux frontières pour les réacclimater à leur habitat d'origine et les pousser à se socialiser avec d'autres espèces.
"Le but, c'est de les sauver de l'euthanasie", poursuit Carlos Rodrioguez au micro de Pauline Gardet. Car la loi Suisse est intransigeante : les espèces auxquelles des conditions de vie décentes ne peuvent être offertes seront euthanasiées.
Avant l'ivoire, aujourd'hui les médicaments
Du 30 mars au 30 avril 2024, l'association organise une exposition pour sensibiliser la population aux lois qui régissent l'importation d'espèces et d'objets protégés.
"Les gens achètent un animal dans une animalerie. Ils repartent avec une facture mais ça ne remplace pas la demande d’importation", illustre Carlos Rodrioguez. "Chaque année a son lot d’erreur", enchaîne sa femme Sandrine Rodriguez.
Avant c'était l'ivoire, puis les peaux d'animaux. Aujourd'hui, il s'agit davantage de médicaments ou de coquillages...
Sandrine Rodriguez, association suisse Refuge reptiles reptiliens
Sandrine Rodriguez présente par exemple ces porte-clefs thaïlandais, qui peuvent avoir été confectionnés avec de vrais hippocampes, parfois illégalement pêchés, voire coulés vivants dans la résine.
Réglementation internationale
D'autres saisies sont encore plus inattendues, comme ce lot de pinceaux de maquillage, dont le manche est fabriqué avec du bois protégé.
"Nous ne sommes pas là pour dire ce qui est bien ou mal", précise Sandrine Rodriguez. "On peut à peu près tout ramener chez soi du moment qu'on a la documentation CITES avec soi".
La CITES, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction a été adoptée à Washington en 1973. 183 pays sont signataires, dont la France et la Suisse.
En France, les vacanciers sont incités à s'informer sur le site de la Direction régionale de l'aménagement, du territoire et du logement (DREAL) avant de ramener un souvenir.