Depuis la fin du mois de septembre 2023, l'Office National des Forêts (ONF) procède à un débardage par câble aérien en forêt domaniale de Levier (Doubs). Une nouvelle technique permettant de récolter du bois dans des zones difficiles d'accès.
Un chantier exceptionnel en forêt franc-comtoise. Depuis le 30 septembre, l'Office National des Forêts (ONF) teste le débardage par câble aérien en forêt domaniale de Levier (Doubs), une technique aussi impressionnante que prometteuse.
"Aussi appelée débardage par câble-mât, cette solution permet de récolter du bois via un câble aérien dans des zones difficiles d’accès (montagne, sol fragile, …)", explique l'ONF. "Elle participe au respect de la biodiversité, grâce à un impact moindre sur le sol, des bruits de chantiers minimes et des transports de véhicules motorisés limités en forêt". Le bois coupé est alors suspendu dans les airs, de son lieu d'abattage jusqu'aux camions de transport.
🔎Zoom sur le débardage par câble aérien🪵, une technique alternative qui participe au respect de la biodiversité et des sols forestiers. #bois pic.twitter.com/x2cSbOkOvN
— Office national des forêts (@ONF_Officiel) May 5, 2023
Développée dans les massifs montagneux d'Alpes ou des Pyrénées, cette technique avait déjà été expérimentée en forêt de Chaux, mais c'est la première fois qu'elle est testée sur des arbres résineux en Franche-Comté. "Ici, on a des sols très profonds avec des grosses épaisseurs de limon", indique Didier Segaud, responsable ONF de l'unité territoriale de Levier, à notre journaliste Aline Bilinski.
Les précipitations de l'automne ont rendu les sols très sensibles au tassement, ce qui oblige à se détourner des exploitations traditionnelles. "L'idée principale du câble, c'est la préservation des sols", abonde Benoît Lhomme, responsable résineux à l'ONF du Doubs . "Cette technique s'adapte aux feuillus, aux résineux, aux plaines ou aux terrains escarpés".
Un coût plus élevé
Par rapport à un débardage classique, cette méthode à un coût supplémentaire moyen de 15 euros du mètre cube de bois, notamment à cause du montage de la ligne du câble. "En termes de rendement, c'est relativement correct", ajoute Didier Segaud, précisant que si les bienfaits sur le sol ne sont pas quantifiables sur le plan financier, ils restent indéniables.
"Le but de cette démonstration est d'encourager des entrepreneurs locaux à s'installer avec cette technique-là", conclut-il. "Cela nous permettra d'augmenter les techniques disponibles pour s'adapter à toutes les situations". Pour ce chantier, l'ONF du Doubs - qui ne compte plus de bûcherons dans ses effectifs - a sollicité une entreprise de Provence, faisant partie des 5 entreprises françaises qui ont développé cette technique de débardage. En attendant qu'une structure se développe un jour en Franche-Comté, pour ainsi mieux préserver ses forêts et ses sols.